
En 1980, Jacques Lacan dissout l’École freudienne de Paris, où l’effet de groupe a fini par l’emporter : engluée dans des déviations et des compromissions, elle fait colle mais non plus École, constate-t-il.
Lacan en appelle alors à un nouveau d’écolage, avec un seul « l ». Pour soutenir le pari de l’Acte de fondation, il mise avant tout et plus que jamais sur le cartel pour la Cause freudienne à venir.
Le deuil est un travail, c’est ce qui se lit dans Freud. C’est celui que je demande à ceux qui, de l’École, veulent rester avec moi pour la Cause freudienne. […] Qu’on m’en croie : je n’admettrai personne à s’ébattre dans la Cause freudienne, que sérieusement d’écolé.
Je démarre la Cause freudienne –et restaure […] l’organe de base repris de la fondation de l’École, soit le cartel, dont, expérience faite, j’affine la formalisation.
J. Lacan
Premièrement
[…]
Quatre se choisissent, pour poursuivre un travail qui doit avoir son produit. Je précise : produit propre à chacun, et non collectif.
Deuxièmement
[…]
La conjonction des quatre se fait autour d’un Plus-Un, qui, s’il est quelconque, doit être quelqu’un. À charge pour lui de veiller aux effets internes à l’entreprise, et d’en provoquer l’élaboration.
Troisièmement
[…]
Pour prévenir l’effet de colle, permutation doit se faire, au terme fixé d’un an, deux maximum.
Quatrièmement
[…]
Aucun progrès n’est à attendre, sinon d’une mise à ciel ouvert périodique des résultats comme des crises du travail.
Cinquièmement
[…]
Le tirage au sort assurera le renouvellement régulier des repères créés aux fins de vectorialiser l’ensemble.
[…]
La Cause freudienne n’est pas École, mais Champ – où chacun aura carrière de démontrer ce qu’il fait du savoir que l’expérience dépose.