Dans cet extrait du Séminaire xxiii, Jacques Lacan distingue deux étapes dans le contrôle : en premier lieu, soutenir l’élan des analystes qui s’y collent ; ensuite, jouer de l’équivoque signifiante afin de mobiliser le symptôme d’une autre façon, c’est-à-dire libérer du sinthome.
Ces fulgurances tracent une orientation précieuse pour la clinique – nous décoller de la réalité et de ce qui fonctionne, pour viser le réel du corps.
[…]
Il arrive que je me paie le luxe de contrôler, comme on appelle ça, un certain nombre de gens qui se sont autorisés d’eux-mêmes à être analystes, selon ma formule. Il y a deux étapes. Il y a celle où ils sont comme le rhinocéros. Ils font à peu près n’importe quoi, et je les approuve toujours. Ils ont en effet toujours raison. La deuxième étape consiste à jouer de cette équivoque qui pourrait libérer du sinthome.
Nous n’avons que ça, l’équivoque comme arme contre le sinthome. […] C’est uniquement par l’équivoque que l’interprétation opère. Il faut qu’il y ait quelque chose dans le signifiant qui résonne.
J. Lacan
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Ce dire, pour qu’il résonne, qu’il consonne, […] il faut que le corps y soit sensible. Qu’il l’est, c’est un fait. C’est parce que le corps a quelques orifices, dont le plus important est l’oreille, parce qu’elle ne peut se boucher, se clore, se fermer. C’est par ce biais que répond dans le corps ce que j’ai appelé la voix.
Les pulsions, c’est l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire.
J. Lacan
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Le vrai est dire conforme à la réalité. La réalité est dans l’occasion ce qui fonctionne, fonctionne vraiment. Ce qui fonctionne vraiment n’a rien à faire avec ce que je désigne du réel. C’est une supposition tout à fait précaire que mon réel […] conditionne la réalité, celle de votre audition par exemple. Il y a là un abîme, dont on est loin de pouvoir assurer qu’il se franchit.
Ce qui fonctionne vraiment n’a rien à faire avec ce que je désigne du réel.
J. Lacan
