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Ouverture
La distinction sexuée – Laura Sokolowsky & Hervé DamaseLa sexuation, une avancée lacanienne
À l’épreuve du réel – Laura Sokolowsky
L’enfant dans le discours sexuel – Daniel Roy
Le genre, ça n’ex-siste pas – Hélène BonnaudÊtre sexué, une aventure d’enfance
Logique inconsciente du choix sexué
L’Œdipe, s’en passer, s’en servir – Patricia Bosquin-Caroz
Retour sur le complexe de castration – Jean-Robert RabanelLes dires infantiles du sexe
Libérer la place du désir – Angèle Terrier
Cas : Si mon cœur ne me dit rien – Maria Torres Ausejo
Contingence d’une sexuation – Clotilde Leguil
Cas : Je vais chez les filles – Anaïs Potiron
Dys-tinguer le sexe – Angèle Terrier
Cas : Oups – Carine ThieuxLe dit qui secourt
Introduction – Nicole Borie
Surgissements du sexuel en institution
L’insondable choix du sexe – Dominique Holvoet
Accueillir les corps meurtris – Marie-Cécile Marty
Effractions de jouissance – Jean-Robert Rabanel
Robert ou l’invention d’un corps – Michel HéraudSe nommer fille ?
Inventer une limite – Alexandre Stevens
Cas : Un pli pour un nouage – Isabelle Magne
Une (re)marque grammaticale – Christine Maugin
Cas : Nonpareille – Léna BurgerDifférence sexuelle et altérité
Destins de la sexuation
Par la grâce du symptôme – Esthela Solano-Suárez
L’Homme aux loups et la question du genre – Agnès AflaloL’identification sexuelle en question
Middlesex – Virginie Leblanc
Percer l’énigme – Clotilde Leguil
Cas : Sortir du flou – Solenne DanielL’enfant trans et ses impossibles
Du malentendu à la question – François Ansermet
L’enfant trans et ses énoncés – Ève Miller-Rose
Enfants trans en Argentine – Silvia Tendlarz
Les questions des enfants trans – Éric LaurentLa sexuation avec ou sans fin
Fant’homme – Guy Poblome
Les signifiants d’une sexuation – Laurent Dupont & Guy PoblomePostface
Réveil – Daniel Roy -
Pour chaque enfant, fille ou garçon, la différence sexuelle fait question. La « fluidité des genres » s’imposerait-elle comme une nouvelle norme au nom d’une liberté de chacun à choisir son propre sexe ? La mode de l’unisexe et la dénonciation du sexe d’assignation suffisent-elles à donner plus de marge de manœuvre aux enfants dans le choix d’une position sexuée ? Face à l’impasse du sexuel, comment se repérer ?
Lacan emploie le terme de sexuation pour différencier le sexe comme donnée biologique et sa subjectivation par un être parlant. La sexuation est le processus par lequel l’enfant se découvre, se reconnaît et se parle comme étant d’un sexe ou d’un autre, « couleur d’homme » ou « couleur de femme ».
Être sexué semble ainsi livrer à toutes sortes de déterminations. Mais cela reste pour chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte, une aventure absolument singulière, qui peut conduire à rencontrer un(e) psychanalyste.
Prenant au sérieux ces déterminations, l’analyste peut en desserrer l’étau avec l’enfant. Le jeu de la langue leur donne la liberté d’interroger autrement les discours de la tradition aussi bien que les nouveaux stéréotypes tels qu’ils se condensent autour de « l’enfant trans ».
Ce livre éclaire ces questions par des textes concis, recherches et cas actuels, discutés à plusieurs voix :
Agnès Aflalo, François Ansermet, Hélène Bonnaud, Nicole Borie, Patricia Bosquin-Caroz, Léna Burger, Hervé Damase, Solenne Daniel, Laurent Dupont, Dominique Holvoet, Éric Laurent, Virginie Leblanc, Clotilde Leguil, Isabelle Magne, Marie-Cécile Marty, Christine Maugin, Ève Miller-Rose, Guy Poblome, Anaïs Potiron, Jean-Robert Rabanel, Daniel Roy, Laura Sokolowsky, Esthela Solano-Suárez, Alexandre Stevens, Sylvia Tendlarz, Angèle Terrier, Carine Thieux, Maria Torres Ausejo.L’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien, créé en 2009 par Jacques-Alain Miller, publie régulièrement ses travaux chez Navarin éditeur et ses recherches sur son site www.institut-enfant.fr
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On ne naît ni fille ni garçon, on le devient
Le 24 novembre 2021, Hélène Bonnaud était l’invitée de Marie Sorbier, journaliste et productrice de l’émission de France Culture Affaire en cours. À l’occasion de la parution du volume de l’Institut psychanalytique de l’enfant du Champ freudien, ce fut une ouverture – en 6 minutes ! – sur le thème brûlant d’actualité de La sexuation des enfants.
Adopter son sexe
Le psychanalyste français Jacques Lacan emploie le terme de « sexuation » pour différencier le sexe comme donnée biologique et sa subjectivation par un être parlant. La sexuation est donc le processus par lequel l’enfant se découvre et se reconnait comme étant femme ou homme. Dans l’ouvrage collectif La sexuation des enfants, paru chez Navarin, on lit en introduction « Les médias et les réseaux sociaux diffusent en continue de nouveaux stéréotypes marqués par l’ambiguïté sexuelle ; la fluidité des genres est désormais prônée comme un nouvel idéal. »
Selon la psychanalyste Hélène Bonnaud, pour Jacques Lacan, « L’anatomie ne donne pas la réponse à la question du sexe ». En effet, l’être humain est soit homme soit femme et cela se détermine à la naissance. Toutefois, le sujet, c’est-à-dire l’enfant, ne se découvre garçon ou fille que dans un processus qui dure un certain temps en se questionnant sur sa sexualité.
On adopte son sexe, on consent à habiter le corps qu’on a et, évidemment, cela passe par des opérations imaginaires et symboliques qui ne sont pas toujours simples. Ce n’est pas forcément une évidence immédiate pour l’enfant d’être un garçon ou une fille.
« On ne naît ni fille ni garçon, on le devient »
Devenir fille ou garçon se fait d’une façon qui ne se perçoit pas toujours ; ce n’est pas systématiquement des manifestations de refus ou d’acceptation de son genre. Ce sont des processus inconscients qui ont été décrits par Freud et ensuite par Lacan.
Le petit garçon, au moment de l’éveil de sa sexualité, se demande ce qu’il se passe dans son corps. Il n’a pas les moyens symboliques pour comprendre ce qu’il se passe au moment d’une érection. Cela peut tout à fait être une rencontre traumatique pour lui avec son sexe.
Par ailleurs, le genre neutre aujourd’hui signifie que l’on refuse qu’il y ait un binarisme. Jusqu’à récemment, la sexualité était alors pensée comme une différence, comme ce qui se repère de fondamentalement différent au niveau du corps. Ainsi, le genre neutre témoigne du fait qu’on ne se reconnait pas dans cette différence, ni dans l’un ni dans l’autre. Selon Hélène Bonnaud, c’est une façon de contester ce binarisme et de refuser la jouissance telle qu’elle se commet pour l’homme et pour la femme.
La fluidité du genre : un phénomène de mode ?
Pour Hélène Bonnaud, le discours de la fluidité du genre prend de l’ampleur en soutenant que toute la théorisation de la sexualité avec ce couple homme femme n’est plus opératoire ; et cela introduit l’idée qu’il existe de multiples façons d’occuper la place d’une femme et d’un homme.
Les psychanalystes ne sont pas étonnés et ont depuis longtemps repéré qu’être un homme et être une femme cela n’est pas facile, cela n’est pas une donnée immédiate : On le devient. Même lorsqu’on occupe cette place dans sa tête on rencontre des tas de symptômes, des tas de difficultés ne serait-ce que dans le couple ou dans la façon dont on se présente ou dans la façon dont on se sent homme ou femme. Tout cela n’est pas écrit à l’avance car nous sommes des êtres parlants et nous n’avons pas d’inscriptions instinctuelles de ce que c’est qu’un homme et une femme.
La désignation du genre ne suffit pas à répondre à la question « Qui suis-je ? ». En effet, d’après Hélène Bonnaud, être femme ou être homme n’est pas fixé au point d’appartenir à une norme féminine ou masculine. Les corps, les idéaux, les manières de se sentir femme ou homme changent et apparaissent au grand jour. Autrefois, l’être humain était assujetti à occuper un certain mode d’être dans la façon de paraître, de parler, de s’habiller, de se comporter ; mais aujourd’hui, il peut y avoir une indifférenciation entre une femme et un homme. Enfin, pour Hélène Bonnaud, la fluidité du genre révèle le malaise actuel car les identifications sont moins fortes, plus évasives et complexes et cela est plus difficile de s’y retrouver comme femme ou comme homme.
Écouter le podcast
La sexuation des enfants
Travaux de l'Institut psychanalytique de l'Enfant
Navarin éditeur
224
2021
15 €
Pour chaque enfant, fille ou garçon, la différence sexuelle fait question. La « fluidité des genres » s’imposerait-elle comme une nouvelle norme au nom d’une liberté de chacun à choisir son propre sexe ? La mode de l’unisexe et la dénonciation du sexe d’assignation suffisent-elles à donner plus de marge de manœuvre aux enfants dans le choix d’une position sexuée ? Face à l’impasse du sexuel, comment se repérer ?
Lacan emploie le terme de sexuation pour différencier le sexe comme donnée biologique et sa subjectivation par un être parlant. La sexuation est le processus par lequel l’enfant se découvre, se reconnaît et se parle comme étant d’un sexe ou d’un autre, « couleur d’homme » ou « couleur de femme ».
Être sexué semble ainsi livrer à toutes sortes de déterminations. Mais cela reste pour chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte, une aventure absolument singulière, qui peut conduire à rencontrer un(e) psychanalyste.
Prenant au sérieux ces déterminations, l’analyste peut en desserrer l’étau avec l’enfant. Le jeu de la langue leur donne la liberté d’interroger autrement les discours de la tradition aussi bien que les nouveaux stéréotypes tels qu’ils se condensent autour de « l’enfant trans ».
Ce livre éclaire ces questions par des textes concis, recherches et cas actuels, discutés à plusieurs voix :
Agnès Aflalo, François Ansermet, Hélène Bonnaud, Nicole Borie, Patricia Bosquin-Caroz, Léna Burger, Hervé Damase, Solenne Daniel, Laurent Dupont, Dominique Holvoet, Éric Laurent, Virginie Leblanc, Clotilde Leguil, Isabelle Magne, Marie-Cécile Marty, Christine Maugin, Ève Miller-Rose, Guy Poblome, Anaïs Potiron, Jean-Robert Rabanel, Daniel Roy, Laura Sokolowsky, Esthela Solano-Suárez, Alexandre Stevens, Sylvia Tendlarz, Angèle Terrier, Carine Thieux, Maria Torres Ausejo.
L’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien, créé en 2009 par Jacques-Alain Miller, publie régulièrement ses travaux chez Navarin éditeur et ses recherches sur son site www.institut-enfant.fr
On ne naît ni fille ni garçon, on le devient
Le 24 novembre 2021, Hélène Bonnaud était l’invitée de Marie Sorbier, journaliste et productrice de l’émission de France Culture Affaire en cours. À l’occasion de la parution du volume de l’Institut psychanalytique de l’enfant du Champ freudien, ce fut une ouverture – en 6 minutes ! – sur le thème brûlant d’actualité de La sexuation des enfants.
Adopter son sexe
Le psychanalyste français Jacques Lacan emploie le terme de « sexuation » pour différencier le sexe comme donnée biologique et sa subjectivation par un être parlant. La sexuation est donc le processus par lequel l’enfant se découvre et se reconnait comme étant femme ou homme. Dans l’ouvrage collectif La sexuation des enfants, paru chez Navarin, on lit en introduction « Les médias et les réseaux sociaux diffusent en continue de nouveaux stéréotypes marqués par l’ambiguïté sexuelle ; la fluidité des genres est désormais prônée comme un nouvel idéal. »
Selon la psychanalyste Hélène Bonnaud, pour Jacques Lacan, « L’anatomie ne donne pas la réponse à la question du sexe ». En effet, l’être humain est soit homme soit femme et cela se détermine à la naissance. Toutefois, le sujet, c’est-à-dire l’enfant, ne se découvre garçon ou fille que dans un processus qui dure un certain temps en se questionnant sur sa sexualité.
On adopte son sexe, on consent à habiter le corps qu’on a et, évidemment, cela passe par des opérations imaginaires et symboliques qui ne sont pas toujours simples. Ce n’est pas forcément une évidence immédiate pour l’enfant d’être un garçon ou une fille.
« On ne naît ni fille ni garçon, on le devient »
Devenir fille ou garçon se fait d’une façon qui ne se perçoit pas toujours ; ce n’est pas systématiquement des manifestations de refus ou d’acceptation de son genre. Ce sont des processus inconscients qui ont été décrits par Freud et ensuite par Lacan.
Le petit garçon, au moment de l’éveil de sa sexualité, se demande ce qu’il se passe dans son corps. Il n’a pas les moyens symboliques pour comprendre ce qu’il se passe au moment d’une érection. Cela peut tout à fait être une rencontre traumatique pour lui avec son sexe.
Par ailleurs, le genre neutre aujourd’hui signifie que l’on refuse qu’il y ait un binarisme. Jusqu’à récemment, la sexualité était alors pensée comme une différence, comme ce qui se repère de fondamentalement différent au niveau du corps. Ainsi, le genre neutre témoigne du fait qu’on ne se reconnait pas dans cette différence, ni dans l’un ni dans l’autre. Selon Hélène Bonnaud, c’est une façon de contester ce binarisme et de refuser la jouissance telle qu’elle se commet pour l’homme et pour la femme.
La fluidité du genre : un phénomène de mode ?
Pour Hélène Bonnaud, le discours de la fluidité du genre prend de l’ampleur en soutenant que toute la théorisation de la sexualité avec ce couple homme femme n’est plus opératoire ; et cela introduit l’idée qu’il existe de multiples façons d’occuper la place d’une femme et d’un homme.
Les psychanalystes ne sont pas étonnés et ont depuis longtemps repéré qu’être un homme et être une femme cela n’est pas facile, cela n’est pas une donnée immédiate : On le devient. Même lorsqu’on occupe cette place dans sa tête on rencontre des tas de symptômes, des tas de difficultés ne serait-ce que dans le couple ou dans la façon dont on se présente ou dans la façon dont on se sent homme ou femme. Tout cela n’est pas écrit à l’avance car nous sommes des êtres parlants et nous n’avons pas d’inscriptions instinctuelles de ce que c’est qu’un homme et une femme.
La désignation du genre ne suffit pas à répondre à la question « Qui suis-je ? ». En effet, d’après Hélène Bonnaud, être femme ou être homme n’est pas fixé au point d’appartenir à une norme féminine ou masculine. Les corps, les idéaux, les manières de se sentir femme ou homme changent et apparaissent au grand jour. Autrefois, l’être humain était assujetti à occuper un certain mode d’être dans la façon de paraître, de parler, de s’habiller, de se comporter ; mais aujourd’hui, il peut y avoir une indifférenciation entre une femme et un homme. Enfin, pour Hélène Bonnaud, la fluidité du genre révèle le malaise actuel car les identifications sont moins fortes, plus évasives et complexes et cela est plus difficile de s’y retrouver comme femme ou comme homme.
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Ouverture
La distinction sexuée – Laura Sokolowsky & Hervé Damase
La sexuation, une avancée lacanienne
À l’épreuve du réel – Laura Sokolowsky
L’enfant dans le discours sexuel – Daniel Roy
Le genre, ça n’ex-siste pas – Hélène Bonnaud
Être sexué, une aventure d’enfance
Logique inconsciente du choix sexué
L’Œdipe, s’en passer, s’en servir – Patricia Bosquin-Caroz
Retour sur le complexe de castration – Jean-Robert Rabanel
Les dires infantiles du sexe
Libérer la place du désir – Angèle Terrier
Cas : Si mon cœur ne me dit rien – Maria Torres Ausejo
Contingence d’une sexuation – Clotilde Leguil
Cas : Je vais chez les filles – Anaïs Potiron
Dys-tinguer le sexe – Angèle Terrier
Cas : Oups – Carine Thieux
Le dit qui secourt
Introduction – Nicole Borie
Surgissements du sexuel en institution
L’insondable choix du sexe – Dominique Holvoet
Accueillir les corps meurtris – Marie-Cécile Marty
Effractions de jouissance – Jean-Robert Rabanel
Robert ou l’invention d’un corps – Michel Héraud
Se nommer fille ?
Inventer une limite – Alexandre Stevens
Cas : Un pli pour un nouage – Isabelle Magne
Une (re)marque grammaticale – Christine Maugin
Cas : Nonpareille – Léna Burger
Différence sexuelle et altérité
Destins de la sexuation
Par la grâce du symptôme – Esthela Solano-Suárez
L’Homme aux loups et la question du genre – Agnès Aflalo
L’identification sexuelle en question
Middlesex – Virginie Leblanc
Percer l’énigme – Clotilde Leguil
Cas : Sortir du flou – Solenne Daniel
L’enfant trans et ses impossibles
Du malentendu à la question – François Ansermet
L’enfant trans et ses énoncés – Ève Miller-Rose
Enfants trans en Argentine – Silvia Tendlarz
Les questions des enfants trans – Éric Laurent
La sexuation avec ou sans fin
Fant’homme – Guy Poblome
Les signifiants d’une sexuation – Laurent Dupont & Guy Poblome
Postface
Réveil – Daniel Roy