Éditorial 

Céline Poblome-Aulit

Le diagnostic dans tous ses états
Intersectionnalité et extension du spectre de l’autisme – Éric Laurent
L’attractivité montante de l’autisme – Jean-Claude Maleval
La politique de l’autisme est-elle entre les mains d’une oligarchie aux ramifications internationales ? – Patrick Landman
Usages et étiquettes – Thomas Roïc

La politique de soin
Retour sur la clinique et la politique de l’autisme – Yves Vanderveken

L’autisme dans le monde – Christiane Alberti

Leur politique et la nôtre – Ligia Gorini

Se laisser gouverner par le symptôme –Dominique Holvoet

L’autisme au service d’une politique de contrôle ? – Fabienne Loiseau
All inclusive – Mireille Battut

Et les parents ?

L’inclusion en questions: échos de parents
Introduction à la table ronde de la journée du CERA –Virginie Leblanc-Roïc et Alice Delarue

Un cheval de Troie – Marie-Annick Dion

Autisme, handicap et présidentielles – Patrick Sadoun

La bien-pensance empoisonnée –Valérie Gay-Corajoud

Nos existences ou le verlan de l’inclusion – Mireille Battut

Paroles de parents et d’autistes
Parler avec les parents – Guy Poblome

Paroles d’autistes – Ligia Gorini

Des modalités de séparation
Le corps et la parole dans le traitement de l’Autre – Neus Carbonell

Sortie par l’autisme – Véronique Mariage

Un corps pour deux : des styles de séparation – Céline Poblome-Aulit

Du côté de la clinique

Conversation avec Jean-Claude Maleval : La Différence autistique – par Yves Vanderveken et Éric Zuliani
Comment le sujet autiste fait-il usage du langage ? – Silvia Elena Tendlarz

La force du désir autistique – Katty Langelez-Stevens

Naissance d’un sujet «sous X » – François Bony

Prévention vs transfert – Isabelle Magne

« Vis ta vie » – Aurélie-Flore Pascal

Dépathologisation
La dépathologisation de l’autisme par le neuro et la nôtre – Éric Laurent

Résumé :

« Quelle joie trouvons-nous dans ce qui fait notre travail ?¹Lacan J., « Allocution sur les psychoses de l’enfant », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 369.» demandait Lacan en 1967. Cette question, plus que jamais d’actualité, traverse chaque rencontre dont témoigne ce nouveau numéro de Quarto. Au fil des pages, des bribes de cette joie sont égrenées par les auteurs qui, tous, entretiennent un lien étroit avec la question de l’autisme.
Les travaux publiés dans ce volume ont émergé du cycle de formation qu’organise le CERA, le Centre d’Études et de Recherches sur l’Autisme, qui a pour vocation l’enseignement et la recherche sur l’accueil et l’accompagnement des sujets autistes. Il vise à mettre en lumière des perspectives nouvelles qui, plutôt que d’imposer des conduites hypernormatives et homogénéisantes, font une place aux sujets autistes en accueillant leur singularité et donnent la parole aux parents ainsi qu’aux praticiens.
Une des préoccupations actuelles des parents touche au principe d’inclusion, qui divise les opinions. À partir de leur parcours singulier, ils interrogent la place à lui donner car, pour une part, l’inclusion s’apparente à une forme d’idéalisation. Là où pour certains sujets autistes de haut niveau, il s’agit dans l’inclusion d’un gain, pour d’autres où l’autisme s’accompagne d’une déficience, l’inclusion va de pair avec une perte. En effet, le droit à être inclus dans un parcours ordinaire donne l’illusion que l’on peut gommer la différence. Dans ce numéro, vous lirez la façon dont Patrick Sadoun, père d’un sujet autiste de trente ans, relève « cette volonté d’effacement de la pathologie dans l’inclusion généralisée » en pointant le risque majeur d’en« oublier la réalité²Sadoun P., « Autisme, handicap et présidentielles », dans ce numéro, p. 59.» et que les choses « finissent mal ». À ne pas prendre le réel au sérieux, il fait retour avec plus de véhémence.