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L’impuissance des pères

Collectif, Mental, n°48
Références
Mental, n°48
L’impuissance des pères
Collectif
Éditeur
Eurofédération de psychanalyse (EFP)
Pages
235
Année
2023
prix
19 €
  • Éditorial
    Où sont les pères ? – Virginie Leblanc-Roïc

    Clinique et critique du patriarcat
    Le père devenu vapeur – Jacques-Alain Miller
    Se réinventer – Guy Briole
     « Rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque » – Guy Poblome
    Résonances de la critique du patriarcat outre-Atlantique – Christiane Alberti
    Le père, contingent ou nécessaire ? – Éric Laurent
    Patriarcat et énigme de la soumission  – Clotilde Leguil
    Du père au father – Gérard Wajcman
    Les nouveaux rêves de réveil absolu – Camilo Ramírez
    Sans bénédiction – Olena Samoilova
    Religieux, politique et patriarcat : l’exemple iranien – Chahla Chafiq

    Usages et mésusages contemporains du père
    De l’obscure autorité à l’escapade – Céline Poblome-Aulit
    Ce qui reste – Thomas Van Rumst
    Félix m’a adopté – Dalila Arpin
    Le patriarcat à la place des mots manquants – Araceli Teixidó
    Le regard du père – Isabelle Orrado
    Il fait le fou ! – Matteo De Lorenzo
    Un pédagogue hors pair – Xavier Gommichon

    Rencontre avec Pierre Lemonnier
    La fabrique des pères

    É-pater
    Le géniteur, le père, et l’é-pater – Laurent Dupont
    La contingence des exceptions – Dominique Laurent
    Exceptions délimitantes – Maurizio Mazzotti
    La solitude du signifiant-maître – Jacqueline Dhéret
    La position du plus-un – Alexandre Stevens
    La place du père dans le droit civil – Jean-Claude Encalado

    Le père en réson
    Féminisme et « patriarcat » des frères – Aurélie Pfauwadel
    L’Italie, bouillon de culture naturelle pour un totalitarisme fluide – Amelia Barbui
    Ce que la psychanalyse enseigne sur les féminicides – Francesca Biagi-Chai
    Quand le Père Noël fait symptôme – Jocelyne Huguet Manoukian
    Non de dieu, papaoutai – Philippe Lacadée

    Rencontre avec Gwenaëlle Aubry
    « La tribu de l’enfance fait confiance à la langue »

    Mi-lire
    Constance Debré, tout contre le nom du père – Virginie Leblanc-Roïc
    Les « inclinations » du père – Mercedes de Francisco
    Gérard Garouste ou refuser l’héritage des pères – Sophie Charles
    « Tuer des lions » – Clémence Coconnier
    Lucia Joyce, folle fille de son père, d’Eugène Durif – Dominique Grimbert
    Joyeux anniversaire, Papa ! – Tetiana Tsvelodub
    Mes veines sur le côté – Christina Simandirakis

  • Ce nouveau numéro de Mental explore les multiples résonances de la figure du père aujourd’hui, pour montrer l’usage qu’en font au quotidien les analysantes et analysants qui inventent dans le dispositif analytique une manière de se servir de leur version du père.

    Où sont les pères ? C’est la question qui court sur toutes les lèvres ces derniers mois, des plateaux de télévision consacrés au proliférant thème de la parentalité aux discours psychologisants, politiques ou sociologiques visant à expliquer les récentes émeutes dans les quartiers populaires : Les pères des quartiers difficiles sont des adultes défaillants. Les pairs sont tout puissants et les pères trop absents. Il n’y a plus de pères, ne subsistent que des papas. Surgit alors la ribambelle des pères dits « démissionnaires », ceux qui sont « écrasés par leur travail », les pères « humiliés », les « laxistes », les papas « poules » ou ceux qui font « copain-copain ».

    À l’autre bout de l’échiquier, se tiennent pourtant les pères « toxiques », les pères « sévères », « abusifs » et « violents », tous les tenants d’un système qui reposerait sur la domination des hommes, du père au maître, condensé dans ce signifiant qui marque notre époque et désigne son insupportable, le patriarcat. Sans oublier ses pires incarnations, avatars grimaçants de petits pères des peuples qui se dressent avec leurs gesticulations à la tête de plus en plus de nations aujourd’hui.

    Comment saisir un tel paradoxe ? Ce père dont on avait, comme Dieu, prédit la mort, serait-il un phénix ne cessant de renaître de ses cendres ? Ou faut-il voir dans ce saut d’un extrême à l’autre, du pas assez au trop de père, les deux faces d’une même médaille où la figure paternelle serait rendue d’autant plus consistante qu’on ne cesserait de la vilipender ?

    Ce sont ces questions que nous avons mis au travail dans ce nouveau numéro, orientés par une lecture  de notre époque dont la langue bruisse dans nos institutions et entre les murs de nos cabinets, et par le tout dernier enseignement de Lacan, au-delà du père freudien, et dans lequel le père devient un signifiant quelconque qui peut contribuer à orienter sa vie.