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Les maladies de la médecine

Collectif, Mental, n°47
Références
Mental, n°47
Les maladies de la médecine
Collectif
Éditeur
Eurofédération de psychanalyse (EFP)
Pages
262
Année
2023
prix
19 €
  • Éditorial
    Malades malgré eux – Virginie Leblanc-Roïc

    Ce qui s’entend dans ce qui se voit
    Clinique médicale / Clinique psychanalytique – François Leguil
    In Silico : le corps pris dans l’imagerie médicale – Catherine Lacaze-Paule
    La coupure digne – Élise Etchamendy
    Les maladies de la clinique – Xavier Leguil

    Rencontre avec Didier Sicard
    « Plus on parle du soin, plus il disparaît »

    Du refus de savoir au transfert incarné
    Déclin d’un homme de prestige – Guy Briole
    Médecine et psychanalyse. L’orientation lacanienne hier et aujourd’hui – Sarah Benisty
    Retard diagnostique et temps de savoir – Laura Vigué
    S’autoriser, en médecine – Emmanuelle Borgnis Desbordes

    Demande ou désir de mort
    Une mort prescrite – François Ansermet
    Euthanasie pour souffrance psychique insupportable – Geert Hoornaert
    Le vivant, un tournant dans la fonction du médecin – Caroline Doucet
    Mourir au xxie siècle. Place du suicide et de ses équivalents chez la personne âgée – Georges Jovelet
    « The pleasure-dome » – Cyrus Saint Amand Poliakoff

    Urgences chiffrées
    Les maladies de l’hôpital – Marie Laurent
    Jouir d’un droit n’est pas chose aisée – Cécile El Maghrabi Garrido
    La violence contre les médecins : un symptôme de la médecine – Araceli Teixidó
    Les ratages de la psychiatrie contemporaine – Roberto Cavasola
    Politique psy : MonPsy et l’âne à liste – Agathe Sultan

    Rencontre avec Stéphane Velut
    La médecine face au parasite d’une nouvelle langue

    Lingua Administratus Imperii
    L’éducation thérapeutique du patient : les enjeux d’une démédicalisation du soin – Vanessa Sudreau
    La dépathologisation dans tous ses états – Patricia Loubet
    La psychiatrie et « Mister Google » – Pierre-Ludovic Lavoine
    Zone de guerre – Marion Evin

    Mi-lire
    « Chérissez votre propre désir ». À propos de Mental et Professeur Yamamoto part à la retraite, de Kazuhiro Soda – Ariane Chottin
    Fou c’est le bon mot mais uniquement au singulier – Marie-Christine Bruyère
    « Guérir » par l’invention d’une écriture permettant « un singulier bonheur » – Philippe Lacadée
    Lecture de Neurologie versus psychanalyse, de Hervé Castanet – Dominique Corpelet
    Les nouveaux guérisseurs – Sylvie Berkane Goumet
    S’orienter avec les Premiers écrits de Lacan – Mauricio Diament

  • « Qui témoigne pour le témoin ?1Libre traduction d’un vers de Paul Celan par Yannick Haenel placée à l’ouverture de son roman, Jan Karski, Paris, Gallimard, 2009.», s’interrogeait Paul Celan hanté par la Shoah. Qui, pour soigner les maladies de la médecine et de ses praticiens ? Et est-ce vraiment la place, sinon la fonction de celles et ceux qui exercent la psychanalyse ?

    C’est toute l’actualité de cette question qui fit l’objet, en 1966, d’une table ronde sur « La place la psychanalyse dans la médecine ». Il est urgent de s’enseigner aujourd’hui de ce que Jacques Lacan y pointa avec tant d’acuité. D’abord en dévoilant à quel point la médecine est entrée dans « sa phase scientifique2Lacan J., Le Bloc-notes de la psychanalyse, n°7, 1987, p. 19, publié initialement dans Les Cahiers du Collège de médecine, no 12, 1966.», confrontant ses praticiens à la question de leur « productivité3Ibid., p. 27.», « requis dans la fonction du savant physiologiste ». Ensuite en interrogeant la brûlante question de la demande du patient et de son empan : « Où est la limite où le médecin doit agir et à quoi doit-il répondre?4Ibid., p. 20. » Comment peut-il, de nos jours, résister à ce tiraillement qui vire parfois à l’écartèlement entre l’attente d’efficacité de patients de plus en plus informés, d’une part, et l’exigence de rentabilité économique, d’autre part ? Quand ce n’est pas purement et simplement la tentation de se laisser emporter par les sirènes d’une médecine bornée à ses preuves, ses résultats biologiques, jusqu’à sa plus extrême réduction organique ou neurologique ?

    Ce numéro s’attachera à montrer combien la psychanalyse a plus que jamais sa place dans la pratique de la médecine, non en position de savoir surplombant, mais bien en ce que l’analyste, qui sait le poids des mots et leurs effets physiques peut contribuer de bien des façons et dans bien des lieux d’exercice à garantir la préservation d’un écart, qui se réduit parfois à d’humbles interstices où venir loger des mots qui portent, dans leur percussion toujours singulière, mais vibrant pour chaque un de l’impossible qui nous échoit d’être parlants, et qu’il s’agit de supporter.

  • 1
    Libre traduction d’un vers de Paul Celan par Yannick Haenel placée à l’ouverture de son roman, Jan Karski, Paris, Gallimard, 2009.
  • 2
    Lacan J., Le Bloc-notes de la psychanalyse, n°7, 1987, p. 19, publié initialement dans Les Cahiers du Collège de médecine, no 12, 1966.
  • 3
    Ibid., p. 27.
  • 4
    Ibid., p. 20.