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LIVRES

LA SEXUATION SANS LE GENRE

La jouissance avec les semblants

Rose-Paule Vinciguerra
Références
LA SEXUATION SANS LE GENRE
Rose-Paule Vinciguerra
Éditeur
La lettre volée
Pages
176
Année
2022
prix
21 €
  • Introduction

    La jouissance et les semblants
    Rapports entre les sexes

    L’imaginaire, le symbolique et le semblant

    Prologue
    Les sexes et le semblant
    Semblant et image phallique
    Les « deux phallus »
    Phallus et semblant
    Les identifications sexuées

    Le semblant phallus et ses limites

    Prologue
    Fétichisme et « érotomanie »
    L’objet a

    Semblants entre symbolique et réel

    Prologue
    Semblant et discours
    Semblant, jouissance et vérité
    Passion transexualiste

    Le tournant d’Encore. Les formules de la sexuation

    Prologue
    La fonction phallique et les formules de la sexuation dans les Séminaires XVIII, XIX et XX
    Rapport entre les sexes

    Parcours de l’objet a

    Prologue
    Imaginaire. Symbolique. Réel
    Semblant – le triangle d’Encore

    « Il n’y a pas de rapport sexuel »

    Prologue
    Phallus et non-rapport sexuel
    Les femmes et le réel du non-rapport sexuel
    Il n’y a pas de rapport sexuel
    Yadl’un
    Rapport sexuel et sinthome

    Le corps parlant

    Prologue

    Lacan, la linguistique et la linguisterie
    Saussure, Jakobson et Lacan
    L’inconscient structuré comme un langage
    Lalangue
    Effet de trou

    Parlêtre et inconscient
    De l’inconscient freudien à l’inconscient lacanien
    L’invention du parlêtre

    Le corps parlant
    Quel rapport le sujet entretient-il à son corps ?
    Le corps parlant
    Le corps dans la civilisation
    Le corps de l’autre

    Le phallus, résidu qui vérifie
    Mise à plat du phallus
    Le phallus fait parler
    Fonction phallique et jouissance sexuelle
    Le phallus, résidu qui ne parle pas
    La passe

    Trous et restes
    Savoir troué, corps troué
    Les deux ombilics
    Pulsion, enfer, image
    L’analyse et la passe

    Le trauma : de l’énigme au résidu
    Mythes du traumatisme
    Béance du désir de l’autre, opacité de sa propre vie
    Traumatisme du malentendu
    Et l’analyste ?

    Entre hommes et femmes

    Prologue

    « Tu es ma femme… tu es mon époux »

    « Ce qu’il ya sous un mariage »

    Nous ne vieillirons pas ensemble
    Qu’en dit la psychanalyse ? Dans l’imaginaire. Dans le symbolique. Quand le lien bute sur le réel du sexe. Et l’enfant ?

    L’envers de la fiction mâle

    Modulations féminines
    Corps de femmes, lieux de jouissance
    Corps symptôme ou « symptôme de symptôme » ?
    L’autre jouissance et « le mystère du corps parlant »

    Les femmes, la liberté et la solitude
    Liberté à l’égard des semblants
    Le partenaire-solitude

    Parodies de jouissance
    Corps ou « hors-corps » ?
    Une autre parodie ?
    Croire la femme ou croire à une femme

    Abus sexuels en famille
    Viol et passage à l’acte
    Inceste générationnel
    Quelle jouissance ? Métaphore ou métonymie de la jouissance

    Les arts de la jouissance

    Prologue

    Puissance des semblants : pseudolus le truqueur

    Des semblants à la jouissance :
    Hedda Gabler, « une femme inabordable »
    La pièce
    L’unique mais pas sans elle
    Le réel au-delà des semblants
    Mais que voulait-elle savoir ? Comment vivre sa vie ?

    Aux limites de la jouissance:
    Folies de femmes, haines féminines au théâtre
    Vengeance, haine
    La revanche : « vaincre ou périr »
    Hainamoration
    Haine de « vraie femme »
    Une haine « solide »

    Conclusion

     

     

  • Ce livre réunit des articles et des travaux adressés au départ à des psychanalystes ; il reprend l’élaboration que fait Lacan du rapport entre les sexes et l’articulation de la jouissance et des semblants autour de cette question. L’importance accordée aujourd’hui aux gender studies et les débats qui traversent les sociétés contemporaines ont amené l’auteure à confronter la recherche de Lacan aux critiques que Judith Butler lui adresse nommément – critiques que l’apport théorique de celui-ci déplace de façon décisive. Doit-on dire que la psychanalyse soutient la domination ancestrale « hétéronormée » qui instaurerait un ordre « prétendument symbolique » en réitérant des modèles appartenant à des stéréotypes ? Peut-on accepter de lire que Lacan privilégierait indûment le phallus dont le lien avec le pénis – qualifié par Judith Butler de « yahvé hébraïque » –, serait par lui élidé ?

    La non-différence des sexes dans l’inconscient, leur « bipartition à chaque instant fuyante » font objection à cette charge contre Lacan. Comment, au-delà des identités socialement revendiquées, penser ce qu’il nomme des « options, dites d’identifications sexuées » ? Avec les formules de la sexuation que Lacan élabore, il s’agit de jouissances indépendantes de l’anatomie mais rigoureusement distinctes dans leur articulation aux semblants. À ce point de son enseignement, Lacan a exploré la question de l’incommensurable du rapport entre les sexes. Que Lacan ait desserré la psychanalyse de l’idéologie œdipienne et de son « familialisme délirant », pluralisé les Noms-du-Père, exploré une jouissance dite « pas toute » phallique, n’empêche pas que les jouissances – masculine, féminine, hétéro, homo, bi, trans, queer, ou intersexuées – ne soient jamais que des jouissances « en obstacle » entre le ou les partenaires ; la sexualité ne fonde aucun rapport qui s’inscrive. Le réel est intouché.

    In fine, à l’encontre de toutes les reconfigurations socialement construites qu’exalte Judith Butler, le dernier enseignement de Lacan insiste sur le corps où s’inscrit la marque de la vie ouverte à la jouissance et rétive au sens. Le corps ne peut être ouvert à toute nomination performative possible, comme le soutient Judith Butler. Le singulier de ce « foyer brûlant » de la jouissance est sans rapport direct avec les signes du sexué ni avec les multiples nominations de genre. Personne ne peut subjectiver de façon adéquate sa position sexuée.