PARUTIONS
LIVRES

Aux confins du Séminaire

Jacques Lacan
Références
Aux confins du Séminaire
Jacques Lacan
Éditeur
Navarin éditeur
Pages
96
Année
2021
prix
12 €
Alice Delarue
  • Liminaire
    Jacques-Alain Miller

    Sur l’Homme aux loups
    L’Œdipe inachevé
    Les trois moments du cas
    Le conflit des identifications sexuelles
    Le contre-transfert de Freud

    Dissolution
    Lettre de dissolution
    L’Autre manque
    D’écolage
    Monsieur A
    Lumière !
    Le malentendu

    La conférence de Caracas
    Je ne vous dis pas tout

  • À l’occasion du 40e anniversaire de la mort de Lacan, Navarin éditeur publie dans sa nouvelle collection, La Divina, trois textes de Lacan établis par Jacques-Alain Miller : « Sur l’Homme aux loups » (enseignement à quelques-uns, 1952-1953), « Dissolution » (suite de la lettre du 5 janvier 1980) et « La conférence de Caracas » (ultime intervention théorique, 1980).
    « J’ai réuni dans ce volume des textes qui porteront le lecteur aux confins du Séminaire de Jacques Lacan : ils datent d’avant le Séminaire i et d’après le Séminaire xxv », indique J.-A. Miller dans son Liminaire en ouverture de ce volume.

    L’Homme aux loups

    On trouvera d’abord les quatre leçons que Lacan consacra en 1952-1953 à l’Homme aux loups, cas princeps de Freud, auquel se réfère à plusieurs reprises le « Rapport de Rome » (Écrits).
    Ce sont ensuite les dernières prises de parole de Lacan à son Séminaire avant son décès, survenu le 9 septembre 1981.

    Dissolution

    Lacan avait en effet adressé, le 5 janvier 1980, une lettre aux membres de son École leur annonçant son intention de dissoudre celle-ci. L’École freudienne de Paris fut peu après dissoute selon son vœu.

    La conférence de Caracas

    Le volume se clôt sur l’ultime intervention théorique de Lacan, qui porte sur son « débat avec Freud ». Cette conférence fut prononcée le 12 juillet 1980, en ouverture de la Rencontre internationale de Caracas organisée par la Fondation du Champ freudien.

  • Retour vers le futur

     

    Aux confins du Séminaire : le titre que Jacques-Alain Miller a choisi pour ce volume, où sont réunies des interventions faites par Lacan dans les années 1950 et 1980 – avant le début de son Séminaire et après sa fin –, conduit d’emblée le lecteur à s’interroger sur les liens que peuvent entretenir entre eux les confins de son enseignement.

    Retour à Freud

    Le premier fil qui se dégage de la réunion de ces extrémités est celui du retour à Freud. Lorsque des analystes en formation auprès de lui sollicitent un enseignement, Lacan présente ses quatre leçons sur le cas freudien de L’Homme aux loups. Il y débat, point par point, de la construction, de la direction de la cure et du maniement du transfert par l’inventeur de la psychanalyse, en frayant déjà une voie au-delà du mythe œdipien, vers la pluralisation des Noms-du-Père. Et, près de trente ans plus tard, alors qu’il a dissout l’École freudienne de Paris qui « tournait en eau » son enseignement, il poursuit celui-ci auprès de ceux qui désirent rester dans le sillage de l’accès à Freud qu’il a su rouvrir et qu’il ne veut se voir refermer – ce sont les cinq leçons qu’il a intitulées « Dissolution ». À Caracas, devant ceux qui se réclament de ses élèves mais n’ont accédé à son enseignement que comme lecteurs, il a l’occasion de penser les voies d’un enseignement et d’un transfert de travail qui ne serait pas écrantés par sa personne. « C’est à vous d’être lacaniens, si vous voulez. Moi je suis freudien. »

    Qu’est-ce qui finalement se transmet de la doctrine analytique » ? Non pas le sens, toujours religieux en son fond, mais le mathème, notamment le nœud borroméen par lequel il s’est situé « mieux que Freud dans le réel intéressé à ce qu’il en est de l’inconscient ». Seul le mathème donne une chance de forcer le mur du malentendu. Sur ce sujet, il faut lire et relire la magnifique leçon éponyme qui conclut le Séminaire « Dissolution ».

    Un lien social inédit

    Un second fil concerne l’École de psychanalyse : contrairement à Freud, Lacan ne veut pas laisser les analystes sans recours politique, et il met à profit le temps et l’espace qu’il a dégagé entre l’expérience de l’École freudienne de Paris, parvenue à son terme, et la contre-expérience que sera l’École de la Cause freudienne. De ce moment mettant à nu le malentendu radical et l’inexistence de l’Autre, de cet intervalle où il réduit la fonction de l’École à la boîte aux lettres que les analystes sont invités à remplir et qu’il lit une à une – « Dénuement qui a beaucoup d’avantages : personne ne demande à faire séminaire dans ma boîte aux lettres » ! –, Lacan en vient à situer l’École comme un lien social inédit entre des décollés, c’est-à-dire les désidentifiés de l’École. Contrairement aux institutions classiques que les effets de groupe consolident irrémédiablement, les membres y sont autant de grains de sable qui ex-sistent en y mettant du leur, c’est-à-dire en démontrant ce qu’ils font « du savoir que l’expérience dépose ». Le fonctionnement de l’École – les cartels, la permutation, la passe – permet qu’ils ne s’agglomèrent pas. Et parmi eux, il y a des AE qui se doivent d’être « à la hauteur », et l’au-moins-un à pouvoir le lire.

    Aux confins du Séminaire, c’est le désir indestructible de Lacan de « faire face au fait de l’inconscient frayé par Freud ».