L'Hebdo Blog, 260

Sujet du droit, sujet de l’inconscient

Éditorial

© Patrick Junius.
31/01/2022
Martine Versel

Depuis Freud, il y a un lien entre la psychanalyse et le champ juridique appendu à celui du droit. On pourrait rappeler que le mythe d’Œdipe s’est fondé sur l’inceste et le parricide et que la thèse de Lacan avec le « Cas Aimée » s’est penchée sur le passage à l’acte et la criminalité dans la psychose. Chaque champ a sa propre conception sur ce qui causerait le malheur des individus, interrogé notamment par Freud dans Le Malaise dans la civilisation1Freud S., Le Malaise dans la civilisation, Paris, Seuil, coll. Points, 2010.. Sauf que Freud esquisse une éthique du sujet qui réside moins dans l’aspiration à atteindre le bonheur que sur le fondement pulsionnel de l’être parlant. La civilisation est une économie libidinale dont la pulsion de mort est le ressort. Pour l’être humain, faire quelque chose de son corps se joue aussi dans la façon dont il parvient, ou pas, à habiter le langage et dans sa façon de se lier au discours de son temps et de s’entretenir avec la subjectivité de son époque. La spécificité du discours du droit est d’encadrer et de sanctionner le régime pulsionnel lorsqu’un individu enfreint la loi.

La divergence entre psychanalyse et droit est alors dans la manière de lire la subjectivité, celle du sujet aussi bien que celle de l’époque.

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    Freud S., Le Malaise dans la civilisation, Paris, Seuil, coll. Points, 2010.