L'Hebdo Blog, 261

Le réel du Witz

Éditorial

© Céline Danloy.
07/02/2022
Philippe Giovanelli

Le rire ne passe pas par le processus de compréhension, et s’affairer à seulement en démonter l’articulation reviendrait à figer son envol. À suivre Kant, nous serions amenés à considérer le rire comme « l’anéantissement de l’entendement1Cf. Arkhipov G., Le spectre du rire et la clinique du sujet. Varias théoriques et psychopathologiques, Rennes, PUR, 2021.», mais, depuis Freud, nous savons que ce qui fait rire c’est la pulsion2Cf. Freud S., Le mot d’esprit et ses relations à l’inconscient, Paris, Gallimard, 1988..

Freud pose une homologie entre le travail du rêve et celui du mot d’esprit, à partir de laquelle il établit la relation du mot d’esprit à l’inconscient. Sa recherche – de 1905 – témoigne de tout l’intérêt qu’il porte à la notion de plaisir (Lust) contenu dans le mot d’esprit. Freud établit que la finalité du Witz est cette obtention de satisfaction qui se manifeste par le rire. L’innocent et le tendancieux sont deux types de Witz, l’un fondé sur la dimension formelle de la langue, l’autre étant au service de la pulsion. L’innocent ne provoque qu’un rire modéré, tandis que le tendancieux, hostile ou bien obscène, déchaîne « ces brusques éclats de rire qui [le] rendent si irrésistible3Ibid., p. 187.».

La divergence entre psychanalyse et droit est alors dans la manière de lire la subjectivité, celle du sujet aussi bien que celle de l’époque.

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  • 1
    Cf. Arkhipov G., Le spectre du rire et la clinique du sujet. Varias théoriques et psychopathologiques, Rennes, PUR, 2021.
  • 2
    Cf. Freud S., Le mot d’esprit et ses relations à l’inconscient, Paris, Gallimard, 1988.
  • 3
    Ibid., p. 187.