L'Hebdo Blog, 285

Le dico de l’artiste

Éditorial

13/11/2022
Valentine Dechambre

« Je crois, dit Lacan, qu’il y a plus de vérité dans le dire qu’est l’art que dans n’importe quel bla-bla. […] Ce n’est pas pré-verbal – c’est un verbal à la seconde puissance1Lacan J., Le Séminaire, livre XXIV, « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre », leçon du 18 janvier 1977, Ornicar ?, n°15, p. 9».

Dans l’entretien réalisé avec Pierre Soulages en 20102Soulages P., « Soulages le réfractaire », entretien avec J.-A. Miller, P. Encrevé, N. Georges-Lambrichs, P. Fari, La Cause du désir, n°75, juin 2010, p. 135-167., Jacques-Alain Miller faisait remarquer à l’artiste comment dès son plus jeune âge il avait développé une « puissance d’auto-affirmation3Ibid., p. 145. ». Cette remarque faisait suite au récit de P. Soulages qui, enfant, s’était évadé par deux fois de l’école, signe de sa position réfractaire à l’enseignement scolaire. Aux noces taciturnes avec le savoir de l’Autre, le jeune P. Soulages préfèrera les noces vives avec les vibrations lumineuses d’une tache de goudron aperçue sur un mur, ou celles de la neige blanche qu’il traduira par le noir. Il en fera sa griffe artistique, dans une fidélité remarquable à ce phénomène de jouissance.

Lire la suite sur l’Hebdo-Blog n°285.

  • 1
    Lacan J., Le Séminaire, livre XXIV, « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre », leçon du 18 janvier 1977, Ornicar ?, n°15, p. 9
  • 2
    Soulages P., « Soulages le réfractaire », entretien avec J.-A. Miller, P. Encrevé, N. Georges-Lambrichs, P. Fari, La Cause du désir, n°75, juin 2010, p. 135-167.
  • 3
    Ibid., p. 145.