L'Hebdo Blog, 315

« À Jean Cocteau »

Éditorial

15/10/2023
Valentine Dechambre

Dans un tiré à part de son premier « Discours de Rome1Lacan J., « Discours de Rome », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 133-164.» , Lacan adressait à Cocteau cet autographe : « À Jean Cocteau. Pour qu’il me dise où est ici la poésie. »

Si les références de Lacan à Cocteau sont discrètes, il citera à deux reprises ce mot bien connu du poète, tiré de son livret du ballet emblématique de l’époque dada, Les Mariés de la Tour Eiffel : « puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur2Cocteau J., Les Mariés de la Tour Eiffel, Paris, Gallimard Folio, 1977, p. 87.».

Lacan empruntera cette citation amusante une première fois dans « La direction de la cure », pour évoquer le flux signifiant incontrôlable de l’inconscient dont le mystère consiste en ce que « le sujet ne sait pas même où feindre d’en être l’organisateur3Lacan J., « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », Écrits, Paris, Seuil, 1966p. 623.» ! Allusion à l’assujettissement du sujet à l’essence métonymique de son désir qui court comme le signifié sous le signifiant, et dont l’analyse vise alors à reconnaître la place, comme le précise Lacan : « Le désir ne fait qu’assujettir ce que l’analyse subjective.4Ibid.» 

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  • 1
    Lacan J., « Discours de Rome », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 133-164.
  • 2
    Cocteau J., Les Mariés de la Tour Eiffel, Paris, Gallimard Folio, 1977, p. 87.
  • 3
    Lacan J., « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », Écrits, Paris, Seuil, 1966p. 623.
  • 4
    Ibid.