L'Hebdo Blog, 319

La science, ses « lieux de la vie »

Éditorial

03/12/2023
Martine Versel

Le développement de la science et du discours de la science a ouvert la possibilité d’un sujet libéré du poids de l’âme, celui du cogito. C’est la condition nécessaire et suffisante au savoir de la science moderne et à l’avènement du sujet de la science. C’est un moment de rupture avec un monde dans lequel le microcosme était le reflet, l’image portée du macrocosme. Il n’y a plus de parallélisme possible entre le sujet et le cosmos. Dès lors, le sujet est un électron libre, essentiellement affecté par la percussion des mots dans le malentendu foncier qui l’instaure – parlé plus que parlant. Et c’est bien là aussi la condition du sujet de l’inconscient freudien. Freud constate et découvre non sans surprise que les symptômes hystériques de ses premières patientes ont un sens dans le réel au même titre, dirons-nous, que pour le sujet de la science. Ce « sujet de la science » dont Lacan note qu’il anticipe le sujet freudien est bien « le corrélat de la supposition qu’il y a du savoir dans le réel1Cf. Lacan J., « La science et la vérité », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 858, cité in S. Cottet, « En ligne avec Serge Cottet »La Cause du désir, n° 84, mai 2013, p. 17. ».

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    Cf. Lacan J., « La science et la vérité », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 858, cité in S. Cottet, « En ligne avec Serge Cottet »La Cause du désir, n° 84, mai 2013, p. 17.