En 1970, Jacques Lacan est invité à faire un exposé à l’hôpital Henri-Rousselle, sur l’apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique1Lacan J., Melman C., « Apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique », Journal français de psychiatrie, n° 35, p. 41-48, consultable sur internet https://www.cairn.info/revue-journal-francais-de-psychiatrie-2009-4-page-41.htm. En reprenant son travail sur la paranoïa d’autopunition – le cas Aimée de sa thèse2Lacan J., De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, Paris, Seuil, 1975., publiée en 1932 – il remarque avoir procédé avec une méthode qui n’est pas sensiblement distincte de ce qu’il a pu faire depuis : « Si on relit ma thèse, on voit cette espèce d’attention donnée à ce qui a été le travail, le discours de la patiente, l’attention que je lui ai apportée »3Lacan J., Melman C., « Apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique », op. cit., p. 45.. La richesse de son observation en témoigne. Lacan estime qu’« à partir d’un certain type d’examen, un certain type d’échanges, d’interrogation et de riposte avec le patient, certaines choses peuvent apparaître, certains reliefs, certaines dimensions »4Ibid., p. 48.. L’accent de singularité du cas se retrouve ainsi au niveau du détail clinique, cerné par un usage particulier des signifiants leur permettant de « résonner autrement »5Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les Psychoses, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1981, p. 362..
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