La clinique de l’enfant orientée par la psychanalyse ne méconnaît pas les fictions sur ce qui se dit de lui. Multiples, ces fictions suivent la place et la sensibilité que différentes époques ont accordées à l’enfant. Elles sont aussi l’écho des profondes mutations sociologiques de la famille au fil de ses remaniements successifs. Les plus actuels sont amplement déterminés par la science, et tout particulièrement par ses applications en matière de procréation. Ces fictions déplient aussi des idéaux à l’endroit de l’enfant. Tantôt considéré comme un adulte en miniature sans usage de la raison et de la parole, il fut aussi bien regardé comme faible et innocent. En outre, ce sont les Lumières qui ont contribué à accentuer le rôle et la responsabilité grandissante des parents. On en trouve une trace dans la définition de l’éducation dans L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d’Alembert. Non sans lyrisme, est ainsi proclamé qu’Heureux les enfants qui ont des parents expérimentés, capables de bien les conduire dans le choix d’un état ! Choix d’où dépend la félicité ou le malaise du reste de la vie1Cf. Diderot D. & Le Rond D’Alembert J., « éducation », Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers – 1751-1772, Paris, disponible sur internet : http://encyclopédie.eu/index.php/934347916-education.
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