L'Hebdo Blog, 264

CPCT, la possibilité de l’inconscient

Éditorial

© F. Bracke.
14/03/2022
Martine Versel

Il y a presque vingt ans, l’invention des Centres de Psychanalyse de Consultation et de Traitement (CPCT) fut une réponse au malaise de la civilisation, à ce nouveau mal qui prenait le nom d’évaluation. D’abord technique d’optimisation de la production dans l’industrie, cette idéologie de l’évaluation se déploya dans tous les domaines et jusqu’au plus intime de la vie des sujets. Comme le souligne, à l’époque, Jean-Claude Milner dans La politique des choses, l’attaque en règle des professions psy dans ces années-là n’était qu’une façon d’ « Évaluer les êtres parlants, en masse et en détail, les évaluer corps et âme1Milner J.-C., La politique des choses, Paris, Navarin Éditeur, 2005, p. 13.». Or, Freud, malgré les idéaux scientistes de son temps, avait fait valoir que la souffrance et les symptômes de ses premières patientes hystériques ne pouvaient faire l’objet d’une objectivation extérieure au sujet. À cette volonté de mettre au pas des pratiques cliniques d’orientation psychanalytique, comme le réclamait l’amendement Accoyer de 2003, Jacques-Alain Miller, l’École de la Cause freudienne y répondirent en créant des CPCT partout en France. Les psychanalystes n’emboîtent pas le pas aux discours qui tendraient à réduire la souffrance psychique à des standards…

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    Milner J.-C., La politique des choses, Paris, Navarin Éditeur, 2005, p. 13.