Envers de Paris
Paris

Rencontre Théâtre et psychanalyse

23 novembre 2025 - 19h00
Infos pratiques
23/11/25 - 19h00

Renseignements : https://enversdeparis.org/nous-contacter/

Théâtre du Petit Saint-Martin
17 rue René Boulanger
75010 Paris
Inscription
Tarifs :

Tarif préférentiel de 25 euros directement sur le site internet

Rencontre du vecteur Théâtre et psychanalyse de l’Envers de Paris avec Alain Françon, metteur en scène, Élise Etchamendy, psychanalyste, membres le l’ECF et Olivia Bellanco, psychanalyste, membre de l’Envers de Paris

Argument

Que peut-on dire lorsqu’il ne reste plus rien ? Enfin, quand le rien est le reste de quelque chose ? Comment parler quand les « mots vous lâchent 1 » ? Comment se mettre en mouvement lorsque l’on est rivé au sol ? Que reste-t-il ?

Dans Oh les beaux jours, Beckett tente d’y répondre en tordant la langue, en y faisant passer le rien et en évidant les mots tout en leur donnant une densité particulière. Winnie et Willie, respectivement prolixe et laconique, sont des sujets empêchés qui pourtant donnent à voir et à entendre qu’ils sont effets du langage avant et après tout. C’est dans et par le langage qu’ils essaient d’attraper ce « creux infranchissable marqué […] à l’intérieur de nous-mêmes 2 », conséquence de la prise du langage sur le corps du sujet. Ce creux fait écho au trou dans l’Autre qui n’en est pas moins un réservoir de signifiants, le sac de Winnie en est l’illustration : à la fois creux et rempli. Le sujet et l’Autre se trouvent noués par le trou même. Winnie et Willie n’en sont pas pour autant des métaphores mais des « porte-voix » démontrant dans leurs répliques comment ce trou infiltre la langue tout en la soutenant. Les silences aussi comptent pour le dire, les didascalies denses en témoignent.

Le metteur en scène a de précises indications auxquelles il ne doit pas déroger, au risque de ne plus se tenir au plus près du bord de ce creux. Nous verrons comment Alain Françon réalise cet exercice d’équilibriste afin que les spectateurs éprouvent et aperçoivent subrepticement mais durablement ce trou qui du fondement à aujourd’hui, agit sans cesse en eux.

1 Beckett S., Oh les beaux jours, Paris, Minuit, 1963-1974, p. 33.

2 Lacan J., Le Séminaire, livre xii, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil et Le Champ Freudien, 2025, p. 222.