Argument
« L’analyse réussie – c’est peut-être ce qui est le moins compréhensible, le plus douteux, c’est peut-être justement ce qui est précaire! »1Miller J.-A., « De l’inconscient au réel : une interprétation », Quarto, n° 91, novembre 2007, p. 61., disait Jacques-Alain Miller en 2006.
Il y a, dans toute analyse menée à son terme, un petit effet de forçage lié à la nécessité, pour en rendre compte, d’en passer par cette étrange opération « d’imaginer le réel ». Ce que dénude la cure, c’est le peu de chose, le presque rien à quoi tient une existence.
Elle est le produit hasardeux de la rencontre de la jouissance avec un signifiant. De quelle jouissance s’agit-il?Comment s’opère cette drôle de rencontre ? Explorer ce que J.-A. Miller a nommé le temps de «l’outrepasse », c’est aussi examiner « la réminiscence » que ce temps de l’outrepasse sécrète.
Malgré la précarité imposée par le recours au langage qui peine à saisir ce qu’il traque, il s’agit de rendre compte du point de certitude entériné par la fin de la cure et mis à l’épreuve dans la passe. Il ouvre la possibilité de cerner les coordonnées du choc initial dont se déduit le Un d’une jouissance omniprésente, et qui ne peut plus être ignorée.