CPCT-Paris

Lectures diagnostiques et direction du traitement au CPCT-Paris

24 juin 2024 - 21h00
Infos pratiques
24/06/24 - 21h00

Par visio

Inscriptions: mail.cpct@gmail.com

Inscription
Tarifs :

20 euros

La psychanalyse s’oriente vers ce qui est le plus singulier à chaque sujet, et opère dans la tentative de le cerner au cas par cas. Mais cela ne va pas sans certains principes, qui permettent au clinicien de calculer ses interventions. Un aperçu trop rapide peut émerger à la suite d’une opération précipitée, provoquant « une étincelle qui peut mettre le feu à toute la plaine […] allumer chez un sujet l’incendie d’un délire interprétatif généralisé1Miller J.-A., « Vers Pipol IV », Mental, n°20, février 2008, p. 185-192. », nous avertit J-A Miller. C’est pourquoi cette émergence nécessite d’être « sévèrement contrôlée », les interventions des praticiens « pondérées » et les effets psychanalytiques « dosés aux capacités du sujet à les supporter2Ibid. », poursuit-il. C’est en cela que « le diagnostic comme art3Miller J.-A., « La signature des symptômes », La Cause du Désir, n°96, 2017/2, p.117. » en psychanalyse a son importance. Loin d’être un classement automatique, il est élaboré tout en nuance et résulte d’une lecture, toujours à remettre sur le métier.

« Les classes sont fondées sur la pratique linguistique de ceux qui ont affaire à la chose en question, elles sont fondées sur la conversation des praticiens4Ibid., p.113. », précise J-A Miller. Au CPCT-Paris, ces conversations ont lieu dans différents moments du dispositif : le praticien qui va mener le traitement peut discuter avec le consultant qui accueille le patient une première fois, puis lors des groupes d’étude clinique ou encore dans les réunions cliniques mensuelles. Ainsi, un même cas peut être discuté à plusieurs reprises. Plusieurs hypothèses diagnostiques peuvent surgir. C’est aux creux de ces discussions qu’un détail passé inaperçu peut être saisi et réorienter un traitement, une surprise peut mettre au travail autrement, où quelque chose qui ne se dit pas peut être entendu entre les lignes. La lecture se resserre et se desserre, et ne consiste pas en tant que vérité unique. Cela imprime un certain mouvement au traitement, et permet au praticien d’ajuster ses manœuvres sur fil du cas. C’est ce que nous allons tenter d’appréhender lors de la prochaine soirée clinique du CPCT-Paris.

Andrea Orabona


  • 1
    Miller J.-A., « Vers Pipol IV », Mental, n°20, février 2008, p. 185-192. 
  • 2
    Ibid. 
  • 3
    Miller J.-A., « La signature des symptômes », La Cause du Désir, n°96, 2017/2, p.117.
  • 4
    Ibid., p.113.