Tya - Champ freudien
Rennes

Le Toxique en soi

20 juin 2025 - 14h00 à 17h00
Infos pratiques
20/06/25 - 14h00 à 17h00

renseignements : tya.rennes@gmail.com

Auditorium de la Maison des Associations
6, Cours des Alliés
35000 Rennes
Inscription
Tarifs :

Tarif plein : 18 €. Tarif réduit : 10 €

Le TyA-Rennes organise sa 19ème conversation en présence de Clotilde Leguil, psychanalyste, membre de l’ECF

Argument

Le terme toxique a envahi le langage contemporain, il s’applique désormais aux relations amoureuses, sexuelles, professionnelles… Tout semble susceptible de pouvoir devenir toxique aujourd’hui. Alors, « Ne vivons-nous pas à l’ère du toxique »?1Leguil C., L’Ère du toxique, Paris, PUF, 2023, p. 12, n’est-ce pas là une « faille nouvelle2Ibid., p. 12», « le nouveau poison de notre temps3Ibid., p. 23», un nouveau mode de rapport à l’autre ou encore une nouvelle qualification du malaise dans la civilisation dont Freud parlait déjà en 1930 ? Le toxique ne serait-il pas « cette étrange région […] où le sujet est en proie à une pulsion destructrice », un lieu d’où il « se laisse emporter par une jouissance finissant par l’asphyxier4Ibid., p. 9» ? Autant de questions que pose notre invitée, Clotilde Leguil, dans son dernier ouvrage, L’ère du toxique, qui nous invite à réfléchir à ce que ce signifiant moderne recouvre. « L’expérience toxique se situe en deçà du oui et du non, en un lieu où le sujet n’a pas vu venir la chose toxique5Ibid., p. 9-10». Cette proposition nous amène à interroger l’expérience des sujets addicts qui témoignent de la puissance de la jouissance en jeu, tel un : « c’est plus fort que moi » qui signe un au-delà de la volonté. Une jouissance incisive, itérative fixe sa loi et déboussole le sujet. Le toxique en soi viendrait alors souligner ce qui se situe en soi, ce qui fait poison en soi, mais qui agit au-delà de soi et qui pousse parfois au pire. Car, « la drogue matérialise ou substantifie cette jouissance qui n’est pas un plaisir. Cette jouissance qui vaut plus que la vie comme fonction vitale6Miller J-A., « La drogue de la parole », Accès à la psychanalyse, no 15, septembre 2023, p. 21.». Toxique relève d’une double occurrence, celle de l’expérience du trop de jouissance qui elle-même parvient parfois à agir comme une limite atteinte : « là, c’est trop7Leguil C., Ibid., p. 21». Ce trop ou cette limite peut amener les sujets addicts à s’adresser à un partenaire du soin pour parler de cette part toxique en eux. Car, cette « expérience atteint le désir, le brutalise et écorche notre sentiment de la vie8Ibid., p. 21.». Le côté toxique du toxique, nous le connaissons bien, mais s’agit-il seulement du toxique en tant que drogue qui contamine le sujet ou n’y a-t-il pas chez tout être parlant quelque chose en soi qui empoisonne, qui tend à se répéter ? La parole elle-même recèle sa part toxique, car les signifiants rencontrés et l’interprétation que tout sujet en fait agissent sur l’orientation subjective de chaque-Un, au point de déterminer le rapport à sa propre jouissance. Lorsque celle-ci se présente en excès, et qu’elle devient toxique pour soi, comment la traiter ? Existerait-il un antidote, une manière pour la réguler ?

  • 1
    Leguil C., L’Ère du toxique, Paris, PUF, 2023, p. 12
  • 2
    Ibid., p. 12
  • 3
    Ibid., p. 23
  • 4
    Ibid., p. 9
  • 5
    Ibid., p. 9-10
  • 6
    Miller J-A., « La drogue de la parole », Accès à la psychanalyse, no 15, septembre 2023, p. 21.
  • 7
    Leguil C., Ibid., p. 21
  • 8
    Ibid., p. 21.