Dans le cadre du Campus de l’ECF, Philippe Hellebois, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera des concepts psychanalytiques en lien avec le thème.
Argument
Nous prendrons notre départ du séminaire de Lacan L’Acte analytique récemment paru. Comme tous les autres, il est tellement riche qu’il nous ouvrira des chemins multiples, voire infinis – on songe aux Promenades dans Rome. Lacan considérait pour sa part qu’il n’y avait même pas dit la moitié, le quart dit-il, de ce qu’il avait préparé.
Si l’acte se dit en plusieurs sens, il est toujours franchissement d’un seuil, entre séparation d’un côté – le suicide en est l’exemple le plus terrible –, et renaissance de l’autre. Pour le dire autrement, l’acte est toujours lié au commencement. La science n’existe pas de toute éternité, mais seulement depuis Descartes ; la politique n’est pas toujours la même : César a franchi le Rubicon ; De Gaulle a eu son 18 juin, d’autres ont posé plus ou moins récemment des actes dévastateurs…
Quant à la psychanalyse, elle est inséparable de l’acte de Freud, appelé aussi par Lacan « l’événement Freud » marquant ainsi qu’il faisait rupture dans le discours, et ceci jusqu’au traumatisme. N’est-ce pas d’ailleurs une des raisons de son portrait en couverture de l’édition du Séminaire ? L’acte fondateur de Freud n’a rien d’historique au sens où il serait passé, dépassé, et objet d’un rituel commémoratif. Il n’a pas été posé une fois pour toutes puisque chaque cure dépend de l’acte inaugural de l’analyste. En outre, il y a acte et acte, : tandis que l’un ouvre aux moires délicieuses du sujet supposé savoir, l’autre à l’objet. L’authentique tient les deux fils d’une seule main.