Dans le cadre du Campus de l’ECF, Isabelle Orrado, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera des concepts psychanalytiques en lien avec le thème.
Argument
Qu’est-ce que la satisfaction de la pulsion ? Nous partirons de cette interrogation de Lacan qui le conduit dans son Séminaire xi à distinguer le besoin de l’exigence pulsionnelle. Prenant appui sur la pulsion orale, il avance que la bouche, « cette bouche qui s’ouvre dans le registre de la pulsion1Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1973, p. 153. » ne se satisfait pas de la nourriture mais du « plaisir de la bouche2Ibid. ». L’objet est alors « indifférent » comme l’indiquait Freud et la bouche comme orifice pulsionnel devient le lieu d’un croisement entre pulsion orale et pulsion invocante : « une bouche cousue, où nous voyons, dans l’analyse, pointer au maximum, dans certains silences, l’instance pure de la pulsion orale, se refermant sur sa satisfaction3Ibid., p. 164. ».
Nous reprendrons cette percée de Lacan pour la réinterroger à partir de la valeur que prend la parole dans son dernier enseignement : non pas la parole comme vérité,mais la parole comme jouissance, apparole : « Là où ça parle, ça jouit et ça ne sait rien.4Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 95. » De la parole vide à la parole pleine, du mutisme à la logorrhée, de la reson poétique à la motérialité ou encore de la névrose à la psychose, nous explorerons la façon dont la parole marque le corps et vient mobiliser le « plaisir de la bouche ».