Conférence de Ligia Gorini, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, co-directrice du XIVe Congrès de l’AMP.
Argument
Bien que les idées délirantes constituent un critère majeur du diagnostic des troubles psychotiques chez l’adolescent, parler de ce qui n’existe pas n’est pas un privilège des fous.
Dans un temps où les contours de la clinique s’estompent au nom de l’égalité des citoyens, comment distinguer une construction délirante de ce qui relève d’une folie ordinaire ? Si les bizarreries sont désormais diluées dans le flot des dites normalités, la souffrance psychique vient rappeler qu’il restera toujours quelque chose d’insoluble, à nulle autre pareille.
« À partir de quand est-on fou ? », se demande Lacan en 1976. Il indique qu’au-delà de ce qui peut s’observer à partir des descriptions nosographiques, la clinique de ce qui se dit permet d’isoler des signes parfois infimes venant marquer l’accent de singularité d’un sujet.
Nous allons parcourir la clinique du délire avec Freud et Lacan, en prenant appui sur des exemples cliniques.