L’ACF-Belgique reçoit Sophie Gayard, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, pour son après-midi de rentrée vers les J53.
Argument
À la toute fin de son Séminaire vi, Le désir et son interprétation, Lacan avance que « La coupure est sans doute le mode le plus efficace de l’interprétation analytique.1Lacan J., Le Séminaire, livre vi, Le Désir et son interprétation, Paris, Éditions de La Martinière / Le Champ freudien, Paris, 2013, p. 572.» Voilà une assertion propre à retenir toute notre attention en vue des J53 qui se tiendront sous le titre : Interpréter, scander, ponctuer, couper. D’autant que de nombreuses questions en surgissent : pourquoi cette efficacité de la coupure ? Et que veut dire qu’une interprétation soit efficace ? Cela suppose de s’entendre sur sa visée… Mais déjà : qu’est-ce qu’une coupure ? De quelle coupure s’agit-il ? Une coupure entre quoi et quoi ? Ou dans quoi, dans quel tissu, quelle étoffe ? Si la coupure est un des mots-clés du Séminaire vi, c’est certes à la mesure de ce que Lacan cherche à avancer alors dans ce Séminaire, dont Jacques-Alain Miller a fait remarquer qu’il fait lui-même coupure dans l’enseignement de Lacan2Cf. Miller J.-A., « L’Autre sans Autre », Mental, n° 30, p. 164.. C’est dans Le désir et son interprétation que Lacan construit le mathème du fantasme, justement à partir de la coupure, qui se trouve au principe même de la constitution du sujet comme de celle de l’objet, qu’il tente alors de loger dans la coupure. N’est-ce pas alors ce cheminement qui permet à Lacan, lors de la dernière leçon de ce Séminaire de donner une telle importance, voire prééminence, à la coupure ? Cela ne nous empêchera pas bien sûr d’autres incursions, chez Freud, chez le Lacan qui précède ce Séminaire, ou dans d’autres Séminaires bien plus tardifs.