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J44 - Être mère, Orientation

Le petit Hans

© J. Fournier. Photo P. Metz.
12/10/2014
Jean-Pierre Klotz

Hans soupçonne qu’il est interdit de prendre possession de la mère ; il s’est heurté à la barrière de l’inceste.

S. Freud1Freud S., « Analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans (Le petit Hans) » (1909), Cinq psychanalyses, Paris, puf, 1967, p. 119.

Peut-on s’approprier la maternité, l’investir et « devenir » mère en prenant possession de la fonction et de sa cause ? Est-ce une manière d' »être mère » ? Freud indique que la « barrière de l’inceste » l’interdit, comme Hans ici le « soupçonne ». Si ce n’était pas interdit par cette « barrière… », cela pourrait-il se conjecturer comme possible ?

Scénario fantasmatique : s’offrir à l’enfant comme voie vers l’être-mère relève moins de l’interdit que de l’impossible.

Être mère ne se conquiert pas, ne s’apprend pas, demeure irréductible à tout parcours de savoir épelable. Être mère, cela peut se trouver, comme un symptôme recelant sa part d’impossible à dire, sans que cela puisse se réduire au fait d’avoir un enfant. Pas plus d’appropriation de l’enfant que de l’être-mère, sinon symptomatiquement. Être-mère, c’est un symptôme qui s’interprète. C’est là ce que fait Freud avec la barrière de l’inceste à laquelle Hans « s’est heurté ». Il s’agit d’un réel, d’un impossible pour le sujet, non d’une réalité.


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    Freud S., « Analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans (Le petit Hans) » (1909), Cinq psychanalyses, Paris, puf, 1967, p. 119.