Confrontée au regard pénétrant du père, accompagné d’un bougonnement désapprobateur, la petite fille usa d’un stratagème opérant. Le recours au signifiant « disparu », celui qui désignait le frère mort de la mère, lui permit de jouer de l’alternance apparaître/disparaître. Cela lui conférait une valeur phallique, pas totalement mortifère. Cette « dis-parure » habillait ce que le regard du père avait révélé : le manque féminin et sa jouissance innommable.
Faustine, elle, est confrontée au regard de sa mère qui trouve que la relation mère/fille n’est pas ce qu’elle devrait être : elle peint et veut que Faustine peigne avec elle, ce à quoi elle l’oblige malgré sa réticence. Faustine a été hospitalisée au cours de sa petite enfance et sa mère a alors eu un épisode délirant. Peu de temps après, la peau de Faustine s’est couverte d’un eczéma généralisé. En séance, Faustine me demande si ses dessins sont beaux. Pour rompre cette répétition, je détourne ostensiblement le regard. Elle dessine alors à la va-vite une fleur et écrit : « Youpi ! Je suis vivante ! » L’eczéma disparaît progressivement et Faustine joue à se cacher quand je vais la chercher dans la salle d’attente. Le regard est toujours en jeu, mais sa jouissance mortifère ne s’inscrit plus sur la surface de son corps.