
Nous reconnaîtrons comme riche de corrélations possibles le fait que ce premier état d’angoisse soit issu de la séparation d’avec la mère.
S. Freud1Freud S., « L’angoisse », Conférences d’introduction à la psychanalyse (1916-1917), Paris, Gallimard, coll. Folio/Essais, 2010, p. 502.
Freud consacre la 25e des Conférences d’introduction à la psychanalyse à l’angoisse. Cet affect précoce et répété trouve racine dans « l’acte de la naissance », moment propice à un « premier état d’angoisse ».
À ce niveau de l’investigation freudienne, la mère entre en jeu : l’angoisse initiale du bébé est issue de la séparation d’avec elle, du fait de la physiologie de la naissance. Il y a, dit Freud, des corrélations entre ces deux événements – angoisse et séparation des corps.
Cela nous renvoie à l’étude ultérieure de Lacan dans Le Séminaire X, où l’objet petit a est élaboré comme le réel cause de l’angoisse. Exemple donné : l’entrée massive de l’air dans les poumons du nouveau-né est une première intrusion de l’Autre comme milieu extérieur incorporé. À cela, l’enfant répond par l’émission physiologique d’un cri matérialisant la voix comme tout premier objet pulsionnel, contemporain d’une perte séparatrice.
En cela, l’angoisse est bien un événement de corps.