Dans le cadre du cycle de conférence 2025 « Quand parler passe à la trappe », l’ACF en CAPA propose la conférence d’Andrea Orabona, psychanalyste, membre de l’ECF
Argument
Un phénomène est repérable dans la clinique contemporaine. Dans les mœurs de l’adolescence, de nouveaux objets font leur apparition. Les réseaux sociaux sont présents de manière insistante dans les récits des patients, sous différentes formes. Parfois, ils constituent presque l’exclusivité du lien social établi par certains jeunes. Leur usage a la particularité de désengager du corps à corps, établissant une distance via l’écran. Comment lire ce qui, dans l’actualité, prend la forme d’une épidémie ? Quelle est la spécificité de cette période si délicate, au point de faire du syntagme « crise d’adolescence » une généralité ? Si son étendue varie selon l’air du temps, son début peut être localisé à la puberté. Selon Jacques-Alain Miller, autant pour Freud que pour Lacan, « La puberté […] représente une scansion sexuelle, une scansion dans le développement, dans l’histoire de la sexualité. 1Miller J.-A., « En direction de l’adolescence », Après l’enfance, Paris, Navarin, 2017, p. 18.» Une éclosion spécifique fait scansion, qui rend la rencontre avec le sexuel spécialement énigmatique. Cette irruption peut être appréhendée comme un éveil. Au-delà des métamorphoses physiques, ce qui différencie la puberté de l’enfance est l’entrée en scène du corps de l’Autre comme objet de désir. Lors de ce moment brûlant, la jouissance affleure et le ratage inhérent au rapport sexuel peut être vécu comme particulièrement douloureux. Le fantasme – s’il est là pour faire écran – est réactualisé avec ses objets. A partir de la fonction du fantasme, comment pourrait-on penser les usages d’autres écrans ?