ACF
Brive-la-Gaillarde

Les pauvres mots des hommes sont des ombres

24 mai 2025 - 14h30
Infos pratiques
24/05/25 - 14h30

Renseignements : acf.blt@gmail.com et acfmassifcentral.fr

Salle Dumazaud
22 rue de Selves
19000 Brive-la-Gaillarde
Inscription
Tarifs :

10€/5€

Conférence de Dominique Corpelet, organisée par la délégation Brive-Limoges-Tulle de l’ACF en Massif central dans le cadre de son cycle d’étude « Paradoxes du style ».

Argument

Dans le conte de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, « La demeur d’Asterion », le narrateur, qui est le personnage du Minautore, pense que « l’art d’écrire ne peut rien transmettre   ». Qu’est-ce dès lors qu’écrire pour Borges ? Que se peut-il transmettre par les mots ? Borges n’a de cesse d’interroger ce qu’est le langage, une langue, un mot, une lettre. La psychanalyse aussi et c’est d’ailleurs pourquoi les écrivains lui sont si enseignants. Elle s’intéresse à la façon dont ils usent et mésusent des mots, et après tout c’est ce qu’on attend d’un écrivain, qu’il réinvente un peu la langue. Borges, lui, s’intéresse à la puissance du mot. Je m’intéresserai à ce qui est sa quête : la recherche de la trace, d’une marque première. Borges n’écrit pas tant pour raconter des histoires que pour retrouver l’origine, la chose dans le mot : mais aussi la Chose, C majuscule, au sens que Lacan a donné à ce mot, la jouissance première qui se trouve enserrée et annulée par le mot. Si selon l’adage lacanien, « le mot est le meurtre de la chose », se pourrait-il que chez Borges le mot puisse rejoindre la chose qu’il vise à représenter ? qu’il fasse surgir la chose ? ce serait là retrouver la véritable puissance du mot. Au fond, que par l’écriture puisse se récupérer une trace. Il s’en déduit un style.