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J44 - Être mère, Orientation

Les voies de la formation des symptômes

© J. Fournier. Photo P. Metz.
23/10/2014
Monique Amirault

Quand c’est la mère ou une autre personne féminine qui énonce la menace [de castration], elle s’en remet habituellement pour son exécution au père ou au médecin.

S. Freud1Freud S., « Les voies de la formation des symptômes », Conférences d’introduction à la psychanalyse, (1916-1917), Paris, Gallimard, coll. Folio-Essais, 2010, p. 469.

C’était le temps freudien où la mère s’en remettait à une autorité symbolique pour que soit appliquée la loi phallique lorsque l’enfant « commence à jouer indécemment avec son organe génital ». Mais la castration est de structure chez l’être parlant et Lacan a démontré que la prise dans le langage fait son office, au cas par cas, avec ou hors les standards de l’Œdipe.

Aujourd’hui la castration a mauvaise presse et lorsque la mère s’en remet au père, n’est-ce pas pour ne pas être elle-même la mère castratrice (quelle horreur !) et calmer son angoisse, celle de dévorer son enfant ? Mais le père associé aux soins maternels, et souvent soumis lui-même à la règle maternelle, ne s’y retrouve plus dans cet habit trop raide de grand interdicteur de jouissance. La fonction du père prend d’autres voies pour calmer la jouissance de la mère et faire autorité sur l’enfant, une voie qui réintègre le désir : « Sur n’importe quel plan, dit Lacan, le père est celui qui doit épater sa famille. » Et là, il n’y a plus aucun mode d’emploi. La voie est ouverte à l’invention, à l’énonciation propre.


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    Freud S., « Les voies de la formation des symptômes », Conférences d’introduction à la psychanalyse, (1916-1917), Paris, Gallimard, coll. Folio-Essais, 2010, p. 469.