
Dans le cadre des Enseignements ouverts 2021-2022 de l’ECF, Jean-Louis Gault, psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera la question : « Retour sur la phobie »
Rendez-vous pour huit dates, les lundis, entre le 11 octobre 2021 et le 20 juin 2022, exclusivement en visioconférence.
Retour sur la phobie
par Jean-Louis Gault
Le 21 novembre 1956, Lacan entame son quatrième séminaire. La moitié de ce séminaire est consacrée à l’examen de la phobie du jeune Hans. Il s’agit de la première analyse d’un enfant, conduite par Freud pendant quatre mois au début de l’année 1908. La cure se fait via le père qui soumet à Freud les notes que lui dicte quotidiennement Hans à l’intention du professeur.
Lacan reprend cette observation en suivant les méandres du texte de l’enfant. Le séminaire qui a pour titre La relation d’objet est fait pour promouvoir un objet singulier issu de la découverte freudienne, l’objet phallique. Cet objet est exploré à partir d’une tripartition où Lacan distingue, dans l’expérience du sujet qui parle, les trois registres du réel, du symbolique et de l’imaginaire.
Chez Hans, la curiosité sexuelle est aimantée par le phallus imaginaire manquant de la mère à quoi il répond par une identification imaginaire au phallus. Les manifestations du phallus réel, sous la forme des premières érections, l’arrachent à ce monde imaginaire et l’angoissent. La phobie du cheval est un appel à un registre symbolique susceptible à la fois de rendre compte du manque maternel, et de réguler une jouissance phallique énigmatique. Le traitement résolutoire opère par une progressive symbolisation des différents éléments imaginaires en jeu dans le monde de Hans et aboutit à la mise en place d’une métaphore paternelle où s’inscrit la fonction de la castration.
Lacan revient à plusieurs reprises sur le cas à la mesure du développement de sa doctrine du phallus. Il situe la phobie au regard de la perversion et en fait la plaque tournante de la névrose.