ACF
Avignon

Qu’est-ce qui fait violence ?

Conférence de Sylvie Goumet

7 mai 2022 - 09h30 à 12h30
Infos pratiques
07/05/22 - 09h30 à 12h30
Hôpital Monfavet
Salle de spectacle
Avenue de la Pinède
84140 Avignon
Inscription
Tarifs :

Participation aux frais : 10€.
Étudiants et demandeurs d’emploi : 5€.

Plus d'informations

Dans le cadre de son cycle de conférences intitulé « Institutions : un lieu, un lien », l’ACF en Voie domitienne invite Sylvie Goumet, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, le samedi 7 mai. Avec l’appui de son expérience clinique, elle viendra éclairer ce qui, chez l’enfant, fait violence.

La présentation de deux vignettes cliniques proposera une articulation au travail de lecture de l’article « Enfants violents », de Jacques-Alain Miller, par un groupe de professionnels exerçant en institution sur le territoire d’Avignon, qui s’est réuni avec Aurore Autissier, psychologue, membre de l’ACF en Voie domitienne, et orienté par Christelle Arfeuille, psychologue, membre de l’ACF en Vd. Anita Gueydan, psychanalyste membre de l’ECF, coordinatrice du Programme Psychanalytique d’Avignon (Formation Uforca), sera l’extime.

 

Qu’est-ce qui fait violence ?

La violence a toujours été contemporaine de l’homme et prend les formes de son époque. Freud lors de son échange épistolaire avec Einstein en 1933, faisait le constat de l’affrontement et de l’indissociation des pulsions de vie et de mort. Guerre et civilisation ne s’opposent pas1Freud S., « Pourquoi la guerre ? », Résultats, idées, problèmes II, Paris, PUF, 2005. Si la question était alors « Pourquoi la guerre ? » avec Lacan, « L’agressivité en psychanalyse » est explorée : « Il n’est besoin que d’écouter la fabulation et les jeux d’enfants isolés ou entre eux, entre deux et cinq ans, pour savoir qu’arracher la tête et crever le ventre sont des thèmes spontanés de leur imagination, que l’expérience de la poupée démantibulée ne fait que combler.2Lacan J., « L’agressivité en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p.105. »

Aujourd’hui, dans les institutions scolaires ou de soins, de la justice ou ceux de la protection de l’enfance, des adolescents cassent, détruisent, des enfants injurient, d’autres sont violentés, agressés, parfois envahis par leur pensées. Chacun manifeste une violence qui est à lire. Si le terme de violence n’est pas un concept psychanalytique, il est un signifiant courant du malaise dans la civilisation et s’accorde avec l’agressivité, la haine et la pulsion de mort.

Dans ces institutions, des professionnels sont épuisés, déroutés et désorientés face à des sujets en proie au vécu de dislocation corporelle, des figures de haine visant l’être de l’autre, des pousses au crime embarqués dans l’illimité de la satisfaction de la pulsion de mort. Alors ce « qu’est-ce qui fait violence ? » pour le sujet est-il aussi à entendre comme un « qu’est-ce qui me fait violence ? » pour le professionnel ? Comment faire institution, pour qu’un lieu soit un lien, pour que le symptôme se constitue dans le lien à l’autre, plutôt qu’avec le passage à l’acte qui rompt le lien3 Zuliani E., « Pratique en institution, lieu du symptôme », conférence ACF-VD du 29 février 2020 à Montpellier, cycle « Institution : un lieu et un lien ». ?

 



  • 1
    Freud S., « Pourquoi la guerre ? », Résultats, idées, problèmes II, Paris, PUF, 2005
  • 2
    Lacan J., « L’agressivité en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p.105.
  • 3
    Zuliani E., « Pratique en institution, lieu du symptôme », conférence ACF-VD du 29 février 2020 à Montpellier, cycle « Institution : un lieu et un lien ».