Si Lacan affirme « La femme n’existe pas », combien avant lui ont eu à s’affronter à la question de vouloir La faire exister, mobilisant en cela autant de haine que d’amour, autant d’incertitudes que de fixations ? Cette matinée de travail en direction des Grandes Assises Virtuelles internationales de l’AMP sur le thème « La Femme n’existe pas » propose une double rencontre avec l’histoire et la littérature, animée par Jacqueline Dheret et Jocelyne Huguet-Manoukian.
Morgan Powell, médiéviste américain et enseignant à l’université de Zurich, viendra rendre compte de ses travaux sur le xiiie siècle. Il nous parlera du bestiaire d’amour de Richard de Fournival et de la réponse au bestiaire qui se présente comme une lettre d’amour à une dame anonyme. Cette dame qui n’existe pas est pourtant là comme lectrice et auditrice du texte en tant que mémoire avide de savoir. De réponse en réponse un autre texte, qui se veut la réponse d’une dame à la pétition du premier ouvre avec l’ensemble un débat sur le rôle du corps qui se rapporte toujours à l’idée de la mémoire humaine comme instance féminine.
Catherine Mariette, professeur de littérature française à l’université Grenoble-Alpes, présentera le cas de Germaine de Staël à partir de ce qu’elle appelle « la gloire au féminin » qui l’anime.