
Dans le cadre du Campus de l’ECF, Pierre Sidon, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera des concepts psychanalytiques en lien avec le thème des substances de la jouissance : lectures du symptôme contemporain.
Argument
La consommation et la production de drogues ne connaissent pas de limites. La multiplication des dispositifs appareillant le corps, non plus. Notre avenir humain semble plus déterminé par les frontières, toujours repoussées, de la jouissance que par les pouvoirs, toujours plus limités, de la parole. Car si la technique semble apporter au verbe de nouvelles voies de diffusion, n’est-ce pas plutôt l’invasion de l’écrit qu’elle manifeste ? Lorsqu’un célèbre dirigeant de la Tech prône l’apprentissage à l’école du code à la place des langues, le signe nous alarme. Est-ce à ce langage, vecteur des jouissances prothétiques, que sont laissés nos corps ? Sa substitution aux langues naturelles fait fi des équivoques de l’être, au prix de ne plus rien dire… de la haine qui va désormais libre.
Le saut conceptuel du Lacan de « L’Instance de la lettre… », porteuse de sens, à la substance de la lettre de jouissance, permet d’éviter les malentendus quant à la possibilité de la psychanalyse dans la civilisation qui vient : nulle herméneutique divertissante mais un usage logique du signifiant à même de faire poids face au maniement des petites lettres de la science. Nous serons ainsi à même de pouvoir interpréter, c’est-à-dire de lire le symptôme contemporain1Miller J.-A., « Lire un symptôme », Mental, n° 26, juin 2011, p. 49-58.. Nous en donnerons des exemples dans le déchiffrage de la culture ainsi que dans la clinique. Nous discuterons des applications à la thérapeutique qui peuvent en découler.