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La revendication, ordinaire ou pas

Soirées de rentrée - Section Clinique Paris Île-de-France

du 16 septembre au 14 octobre 2021 à 21h00
Infos pratiques
du 16/09 au 14/10/21 à 21h00
5 boulevard Bourdon
75004 Paris
Inscription
Tarifs :

Sur inscription y compris pour les participants à la SC-PIDF.
Entrée gratuite.

Pour les autres participants, un entretien leur sera proposé.
Droit d’entrée : 20 €
Étudiants et demandeurs d’emploi :15 €.

La Section Clinique Paris Île-de-France invite à trois soirées présidées par Jean-Daniel Matet.

Programme


Jeudi 16 septembre – 21h
La revendication, ordinaire ou pas
Benoit Marsault : « En furie »
Cas présenté par Dominique Laurent

Discussion : Beatriz VindretMarco Moretti : « Le problème au je-nous »
Cas présenté par Corine Rezki
Discussion : Philippe Benichou

Avec les participations de Yasmine Grasser et Pierre Sidon

Jeudi 30 septembre – 21h      
La revendication, ordinaire ou pas
Marcela Assoun : « Vouloir d’elle »
Cas présenté par Fabian Fajnwaks
Discussion Laurent Dupont

Aurélie-Flore Pascal : « Je peins des murs »
Cas présenté par Ligia Gorini
Discussion Agnès AflaloAvec les participations d’Anaëlle Lebovits-Quenehen et Fabien Grasser

Jeudi 14 octobre – 21h

DÉBAT SUR LE THÈME DE L’ANNÉE 2021-2022 : La sexuation, désir, volonté, destin

Avec Marie Hélène Brousse, Lilia Mahjoub, Yves-Claude Stavy

Argument

La revendication, ordinaire ou pas

Par Beatriz Vindret

Notre monde a érigé la revendication en signifiant maitre du lien social. Ses modalités sont aussi multiples que variées : les revendications identitaires sont particulièrement puissantes aujourd’hui, tout comme les revendications territoriales, ou celles liées au droit à jouir plus ou moins sans entraves.

Ce thème sera donc l’occasion de mettre au travail le conseil que Jacques Lacan a donné très tôt aux psychanalystes, à savoir : « Rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque1Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, p. 321.»

Les effets que produisent ces revendications sur les sujets modernes nous convoquent, certes de manière toujours singulière, à penser la clinique du lien social nouée à celle du parlêtre, à l’époque de l’Autre qui n’existe pas.

Dans la nosographie psychiatrique, et donc du point de vue de la psychopathologie, le « délire de revendication » a été défini par Alexandre Cullerre dès 1897 comme le fait de « réclamer une chose qui nous appartient et qui est entre les mains d’un autre2Cullerre A., « Annales médico-psychologiques », 55(8/5), 1897, p. 354.»

Plus tard, ce furent Sérieux et Capgras qui établirent la distinction entre interprétation et revendication. Ensuite De Clérambault inclut les délires de revendication dans la catégorie des délires passionnels3De Clérambault, G. : « Les délires passionnels. Érotomanie, revendication, jalousie », Œuvres psychiatriques, Paris, Frénésie, 1987, p. 337-346.. Les psychiatres classiques considéraient d’une part que les discours revendicateurs sont dirigés contre un Autre mis en position de Maître, et d’autre part, que la plainte latente sous la revendication pourrait s’associer à une plainte mélancolique.

Dans son Séminaire Les psychoses Lacan affirme, lui aussi, qu’ « un délire d’interprétation n’est pas du tout la même chose qu’un délire de revendication4Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les psychoses, Seuil, p. 27.» De plus, la problématique de la revendication est un corrélat de celle de la frustration, l’une ne va pas sans l’autre.

« Si la demande n’est pas exaucée, l’objet change de signification… Il n’y a frustration – le mot l’implique – que si le sujet entre dans la revendication, pour autant que l’objet est tenu pour exigible de droit. L’objet entre à ce moment dans ce que l’on pourrait appeler l’aire narcissique des appartenances du sujet5Lacan J., Le Séminaire, livre IV, La relation d’objet, Seuil, p.101.»

Nos deux soirées de travail seront l’occasion d’élucider, à partir de quatre cas cliniques les fonctions de la revendication, qu’elle soit ordinaire, c’est-à-dire, inscrite dans ce que Freud appelait la psychopathologie de la vie quotidienne, ou prise dans la logique du délire. Mais aussi de la part de jouissance réelle qu’elle tente de traiter lorsqu‘elle devient solution délirante, ou symptomatique.

  • 1
    Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, p. 321.
  • 2
    Cullerre A., « Annales médico-psychologiques », 55(8/5), 1897, p. 354.
  • 3
    De Clérambault, G. : « Les délires passionnels. Érotomanie, revendication, jalousie », Œuvres psychiatriques, Paris, Frénésie, 1987, p. 337-346.
  • 4
    Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les psychoses, Seuil, p. 27.
  • 5
    Lacan J., Le Séminaire, livre IV, La relation d’objet, Seuil, p.101.