Sommes-nous en train d’assister au crépuscule de l’ordre patriarcal et phallique ? Est-ce la fin de « la norme mâle » ? Telle est la question que se proposent d’explorer les 51es Journées d’étude de l’École de la Cause freudienne, afin d’en serrer les enjeux brûlants et d’en lire les symptômes inédits.
Les exposés cliniques multiples du samedi et la plénière du dimanche, centrée sur les questions éthiques, épistémiques et politiques, visent à orienter le travail avec les sujets rencontrés.
Ces Journées s’adressent aux psychanalystes, psychologues, psychiatres, aux praticiens de la santé mentale et du champ médico-social, et à tous ceux confrontés aux abords de la question.
La norme mâle
par Aurélie Pfauwadel et Damien Guyonnet, directeurs des J51
La fin de la norme mâle ?
De la révolte spontanée du mouvement #MeToo, aux nouveaux champs d’études universitaires qui déconstruisent « l’identité normative » de l’humain universel (y décelant « l’hégémonie masculine, blanche, hétérosexuelle »), les attaques frontales contre « la norme mâle » se sont emparées de l’espace et du débat publics. Cette insurrection fait signe de l’insupportable qu’inspire désormais le patriarcat. Notons que Lacan avait fait résonner, dès 1972, que le « normal » était avant tout « norme mâle ». Sommes-nous en train de voir s’achever sous nos yeux l’agonie de l’ordre patriarcal et phallique, dont Lacan diagnostiquait déjà le déclin en 1938 ?
Au-delà
Cette norme mâle correspond à ce que la psychanalyse a articulé comme Loi du complexe d’Œdipe et Lacan épinglé comme Nom-du-Père, opérateur de la normalisation du désir du sujet par l’effet de la castration. Mais…