
Le 22 octobre 2022, l’ACF en VD organise une journée d’étude répartie en deux temps. La matinée sera dédiée à la rentrée des cartels en présence de Dominique Corpelet, membre de l’École de la Cause freudienne et responsable de la commission des cartels à l’ECF. Le deuxième temps sera l’occasion d’une conversation dans la perspective des 52e Journées de l’Ecole de la Cause freudienne « Je suis ce que je dis ».
Argument
Notre journée se déroulera en deux temps : la rentrée des cartels en région et l’événement préparatoire des 52e Journées de l’École de la Cause freudienne. Lors de notre prochaine rentrée des cartels, Le réel en jeu dans le cartel – Le savoir subverti par l’inconscient , en présence du responsable de la commission des cartels à l’ECF, Dominique Corpelet, il s’agira de mettre en exergue dans le travail en cartel ce qu’il produit comme effet, chez le cartellisant, du côté d’un savoir inédit, relevant d’un réel en jeu. Le cartel, ce dispositif subversif créé par Lacan en 1964 comme un organe de base de son École, est un petit groupe où des « travailleurs décidés » mettent au travail une question, un concept, un point clinique par la lecture d’un texte fondamental. Le savoir est bien ce qu’il y a d’inédit dans la découverte freudienne, de l’avoir placé du côté de l’ignorance : un savoir insu, décomplété, du fait même de l’inconscient. La béance, la faille structurelle dont il s’agit dans son invention, fait d’elle une subversion en soi, introduisant par conséquent l’écart entre le je et le moi, l’énoncé et l’énonciation, le dit et le dire. Il y a bien un réel en jeu traduit dans cet écart entre ce qu’on attend de savoir ou de comprendre quand on s’y lance, et ce qu’on obtient comme produit du travail, une fois la traversée arrive au bout de la destination. Chaque production aura la marque de son énonciation, d’avoir ciblé un point unique et singulier de l’enseignement à partir du désir de savoir. C’est justement ce que vise la transmission de la psychanalyse et qui la rend inédite et subversive. Un thème qui n’est pas sans lien avec celui des prochaines Journées de l’ECF, « Je suis ce que je dis – dénis contemporains de l’inconscient », l’approchant par son fondement même, l’inconscient dans son rapport au savoir, qui fera objet de la deuxième partie de journée. À cet effet, le bureau de Montpellier met au travail le thème des journées, toujours en compagnie de notre invité, Dominique Corpelet, pour une conversation avec trois collègues de notre région, sous l’angle de la parole de l’enfant lorsqu’elle est prise au mot. « L’enfant pris aux mots » est une de voies par laquelle nous pouvons lire un symptôme contemporain, interprétant le déni de l’inconscient. Nous évoquerons plusieurs exemples qui nous mènent à cette question d’actualité brulante, quand on prend l’énoncé de l’enfant sans l’écart qu’implique la supposition de l’inconscient et le fait même qu’il n’est pas sans lien avec le discours de l’Autre. Croire à l’illusion de l’autodétermination peut mener à des conséquences désastreuses, lorsqu’on croit que donner la parole à l’enfant, « l’écouter », est prendre son énoncé au pied de la lettre. Nous évoquerons les questions cliniques, sociétales et politiques que cela peut impliquer, quand l’enfant est assigné à son dit, coupé de la dimension de l’Autre sans laquelle il n’aurait pas pu advenir en tant que sujet. Dans son argument autour de cet axe clinique des Journées, Jean-Robert Rabanel affirme avec justesse : « Dans notre accueil des dires de l’enfant il s’agit pour l’analyste d’entendre la singularité de son bien-dire, que ce soit au niveau de son roman familial où il est aliéné, au niveau du fantasme comme signification figée, ou au niveau de l’identité de jouissance1Rabanel J.-R., « L’enfant pris aux mots », le 11 juillet 2022, le Blog des J52, disponible sur internet.. »
Suivant le fil de cet écart entre le dit et le dire, le bureau de Montpellier propose de prendre comme angle la question de comment on traite la parole de l’enfant avec pour boussole ce que nous avons pu extraire du travail autour l’ouvrage Contrer l’universel2La Sagna P., Adam R., Contrer l’universel. « L’Étourdit » de Lacan à la lettre, Paris, Éditions
Michèle, 2020.de Philippe La Sagna et Rodolphe Adam.