
L’ACF en Ile de France propose une après-midi d’étude dans la suite des Grandes assises virtuelles internationales de l’AMP sur le thème « La femme n’existe pas ». Elle invite Clotilde Leguil, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, pour discuter deux cas cliniques et converser autour de son livre Céder n’est pas consentir.
Présentation
Par Alice Ha Pham
Si La femme n’existe pas1Thème des Grandes Assises Virtuelles Internationales de l’Association Mondiale de Psychanalyse, du 31 mars au 3 avril 2022, en visioconférence., il est des expériences, des moments singuliers, qui sont propres au féminin, elles ne concernent pas que les femmes d’ailleurs mais la part féminine en chaque sujet. L’expérience de la féminité est de l’ordre d’une rencontre avec une jouissance qui traverse le corps et à laquelle le sujet consent. Ces expériences de déprise de soi peuvent être de formidables éveils à la vie, notamment dans la rencontre amoureuse. Tout comme elles peuvent être de très éprouvantes épreuves, notamment, là encore, dans la rencontre amoureuse. L’expérience de l’illimité de la jouissance féminine peut ainsi tout autant exalter que virer à l’horreur. Et c’est ce qu’éclaire très justement Clotilde Leguil dans son dernier ouvrage Céder n’est pas consentir2Leguil C., Céder n’est pas consentir, Paris,PUF, 2021..
En effet, du désir à la jouissance féminine, la frontière entre consentir et céder peut se brouiller et la proximité entre ces deux expériences s’avérer dangereuse car, dans les deux cas, il y a rencontre avec une jouissance et une certaine modalité du « se laisser faire ». Quelque fois dans la vie d’une femme, ou d’un homme, le consentement peut prendre un caractère énigmatique et vertigineux mais permettre de s’éprouver autre à soi-même. L’expérience du « céder » peut, elle, tout au contraire prendre la tournure du traumatisme quand elle met le sujet face à une jouissance imposée par l’Autre à laquelle il ne consent pas.
Lors de notre après-midi d’étude, nous aurons l’occasion d’entendre deux cas cliniques de collègues membres de l’ACF en IdF, Emmanuelle Chaminand Edelstein et Véronique Outrebon, deux expériences du féminin singulières, l’une côté femme, l’autre côté homme. Dans un second temps, à partir d’élaborations issues de cartels fulgurants nous aurons le plaisir de converser avec Clotilde Leguil autour de son livre.