Philippe Lacadée, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, conversera, en direction du XIVe Congrès de l’AMP et autour de son ouvrage Robert Walser. Le promeneur ironique.
Argument
« Tout le monde est fou1Miller J.-A., « Tout le monde est fou », La cause du désir, n°112, p.51.» est un aphorisme de Jacques Lacan en référence à Freud, écrit dans un petit texte « Lacan pour Vincennes !2Lacan J., « Lacan pour Vincennes ! », Ornicar ?, n°17/18, printemps 1979, p.278.»
Ce qui est fou c’est de vouloir enseigner la psychanalyse d’où se formule la question de J. Lacan « Comment faire pour enseigner ce qui ne s’enseigne pas ?3Ibid., p.218.». Le discours psychanalytique « n’a rien d’universel : c’est bien en quoi il n’est pas matière d’enseignement4Ibid., p.218.» au sens d’un discours psychanalytique toujours supposé contrairement au discours exposé de l’université. Les théories de la psychanalyse, son histoire, ses débats s’enseignent à l’université mais pas la pratique de la psychanalyse !
« Tout le monde est fou c’est à dire délirant », est un condensé nous dit J.A. Miller du tout dernier enseignement de Lacan. Dans « Clinique ironique5Miller J.-A., « Clinique ironique » dans « L’énigme et la psychose », la Cause freudienne n°23, seuil, 1993, p.5.» J.-A. Miller oppose une clinique universelle du délire à une clinique différentielle des psychoses tel que « Le délire est universel du fait que les hommes parlent, et qu’il y a pour eux langage6Ibid., p.6.». Ce n’est alors plus le rapport au langage, celui du sens et de la vérité qui prime comme dans le tout premier enseignement de Lacan mais la façon dont chaque être parlant se défend du réel qui fait effraction, par un nouage singulier des trois registres, imaginaire, symbolique et réel. Il est pour un seul, pour l’Un-tout-seul, une trouvaille, une invention, pour tenir dans l’existence.