ACF
Nice

Addiction généralisée

Colloque annuel de l'ACF en ECA

9 octobre 2021 - 09h00 à 18h00
Infos pratiques
09/10/21 - 09h00 à 18h00
Salle des associations
2 cours Masséna
06600 Antibes
Inscription
Tarifs :

Participation aux frais : 30€.

Pour son colloque annuel, l’ACF en ECA a choisi cette année de se pencher sur l’addiction, terme largement usité et balayant du même coup la dimension symptomatique.

Les réflexions issues des travaux du cartel préparatoire, étoffées de l’enseignement tiré de la clinique, seront mises à la discussion avec Marie-Hélène Brousse. Sa conférence, dans le sillon de cet axe thématique, viendra couronner cette journée et, fort probablement, lui donner un souffle nouveau !

Addiction généralisée

Par Rémy Baup

L’addiction, c’est d’abord une conduite qui peut s’avérer mortifère et qui montre combien Freud avait raison : le moi n’est pas maître en sa demeure… Il peut même devenir esclave au profit d’un produit ou d’une pensée. L’addiction témoigne d’une souffrance mais s’avère aussi la solution précaire d’un sujet pour prendre place dans la vie.

C’est aussi l’illustration paradigmatique d’un discours : le discours capitaliste. Celui-ci traduit un bouleversement dans l’économie psychique en effectuant un véritable subterfuge. Au manque-à-être – qui signe le propre de l’humain – se substitue un manque-à-avoir, précipitant alors le sujet dans l’espérance qu’il existe un objet qui pourrait le combler. Plus de limites, plus d’impossible, mais comme le croit le joueur invétéré, la possibilité de toujours se refaire. La prévalence du discours capitaliste modifie alors profondément la façon d’être et l’inscription dans le lien social.

C’est enfin le symptôme de notre époque, caractérisée par une économie du toujours-plus avec pour conséquence un pousse-à-l’addiction généralisée. Une nouvelle économie psychique est apparue. Jusqu’alors, le sujet rêvait d’en vouloir toujours plus et se confrontait aux mécanismes venant restreindre sa jouissance. Aujourd’hui, le sujet souffre de cet en-trop de jouissance qu’il ne peut réfréner. L’illimité est devenu un signifiant-maître de notre époque.

Quelles qu’en soient les modalités, l’addiction caractérise un mode de jouissance qui interpelle quant à son traitement. Ce concept, devenu un fourre-tout qui revendique son identité, vient à la fois nommer tout en banalisant, déstigmatisant, généralisant une pluralité de modes de jouir qui convoque des réponses sociétales.

Le 9 octobre, nous tenterons donc, avec notre invitée Marie-Hélène Brousse, psychanalyste à Paris, membre de l’ECF et de l’AMP, à la lumière de la clinique et des outils théoriques de la psychanalyse, de cerner au plus près de quoi l’addiction est-elle le nom, en ce XXIe siècle ?