
Le 27 septembre 2022, l’ACF en Rhône-Alpes propose une soirée des cartels animée par Sandy Barritault, déléguée aux cartels, et discutée par Véronique Herlant, toutes deux psychanalystes membres de l’ECF. Cette soirée s’inscrit dans la perspective des prochaines Journées de l’École de la Cause freudienne intitulées « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient ».
Argument
Par Sandra Héroux
Nos désirs inconscients sont conditionnés par ces paroles très tôt inscrites avant d’être compréhensibles et qui ont fonction d’oracle pour notre destinée. Lorsque ce ou ces signifiants premiers sont repris dans le discours en s’ordonnant en chaîne, le désir restera dans les intervalles, courant en-dessous de leur déroulement métonymique, comme le furet, sans jamais être articulable au sens de saisissable. C’est pourquoi Lacan peut dire que le désir est articulé mais pas articulable1Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre IX, « L’Identification », séance du 16 mai 1962, inédit.. Il se situe entre les mots, dans l’inter-dit.
La psychanalyse considère que ce qui se dit n’est pas toujours, ce qu’on veut dire et que cet écart structurel confronte le sujet à l’impossible à tout dire. Je ne sais pas ce que je désire, pas plus que je ne sais ce que je dis. Le désir est un manque, un manque à savoir, un manque à dire, manque comme tel. Or, à l’heure actuelle la tendance identitaire promeut la suprématie du sujet de droit sur le sujet de la parole en faisant valoir un sujet identique à lui-même, un nouveau cogito formulé par Jacques-Alain Miller : « Je dis donc je suis » qui n’a pas à être interprété, ni interrogé. Cette dimension fait barrage, à celui qui parle comme tel, à une ouverture sur un savoir sur lui-même qui lui échappe et au désir.